Tri, récupération, vrac, emballages recyclables, etc. : les Français sont-ils prêts à adopter de nouveaux comportements de consommation ? C’est une des questions auxquelles l’ObsoCo, observatoire du rapport des Français à l’économie circulaire, s’est attelé à répondre au travers d’une enquête menée auprès de 4 000 citoyens du panel Respondi du 17 au 31 mai dernier. Partenaires de cet observatoire, Citeo, le cartonnier DS Smith et le Groupement les Mousquetaires (Intermarché), ont livré les principaux enseignements de cette étude le 9 octobre dernier. « L’ambition de cette vaste enquête quantitative est d’établir une cartographie de l’ensemble de pratiques qui ont vocation à favoriser la réduction de la consommation de matière, notamment par l’allongement de la durée de vie des produits ou par l’intensification de leurs usages », avancent les partenaires.
Les résultats font notamment apparaître que le tri est un geste quasiment généralisé : 86 % des Français interrogés, représentatifs de la population française, disent trier leurs déchets, dont 59 % systématiquement et 27 % régulièrement. De façon assez contradictoire, les jeunes de 18-24 ans, dont la conscience écologique va pourtant croissant, ne sont que 45 % à trier systématiquement leurs déchets, contre 64 % des plus de 55 ans. Néanmoins, 60 % des Français disent trier et recycler davantage qu’il y a cinq ans. Ce que confirme Citeo qui note que la fréquence de tri s’améliore à toutes les étapes de la vie, sauf justement chez les jeunes célibataires et les jeunes couples sans enfant.
L'intégration de matériaux recyclés comme critère de choix d'un produit
L’ObSoCo relève également que près de sept personnes sur dix sont préoccupés par le sujet des emballages, 20 % étant même très préoccupés. Sans surprise, le plastique fait l’objet des plus vives inquiétudes. D’ailleurs, interrogés sur le sujet, 80 % affirment que l’intégration de matières recyclées dans les emballages pourrait être un critère de choix d’un produit. Mais à la seule condition que le prix reste identique. Ou presque … Car l’ObSoCo a soumis quatre scénarios à ses enquêtés. Il en ressort que 55 % seraient tout de même prêts à payer un euro de plus une barquette de filets de poulets si son emballage était 100 % végétal, 52 % si son emballage était en matériaux 100 % recyclés et seulement 51 % si la barquette était recyclable.
Une grande majorité (61%) déplore néanmoins d’être mal informés sur la présence de matériaux recyclés dans les emballages. Et 56 % disent manquer d’informations quant au caractère recyclable de leur emballage. En la matière, les consignes de tri, pas toujours explicites, ne semblent pas suffire … 30 % s’estiment d’ailleurs mal informés de la façon dont ils doivent trier leurs emballages.
Plus d’un Français sur deux déclare également s’être passé (plus ou moins) d’emballage en achetant un produit en vrac sur les douze derniers mois. Cette pratique « décolle », même si les freins à l’achat de vrac restent nombreux : absence des marques habituellement consommées, pas ou peu d’offre dans les magasins fréquentés, 42 % trouvent également le vrac peu commode et 35 % peu hygiénique.
Se débarrasser des emballages à la sortie des magasins
Enfin, information intéressante, 74 % des personnes interrogées seraient tentées de déposer les emballages dont elles souhaitent se débarrasser directement à la sortie des magasins, si ceux-ci leur offraient cette possibilité. 12 % disent déjà le faire. A l’image de ce que proposent certaines ONG telles que Plastic Attack lorsqu'elle réalise des actions "coup de poing" à la sortie des points de vente. Certes, pour aider les consommateurs à se débarrasser de leurs emballages, mais aussi et surtout pour faire prendre conscience de leur ampleur à l’échelle d’un Caddie.
De façon plus générale, l’ObSoCo permet également de témoigner de la disposition des Français à s’engager davantage dans de nouvelles manières de consommer relevant de l’économie circulaire : emballages réutilisables pour le e-commerce, recours à des ressourceries ou des repair-café, à des plate-formes d’échanges entre particuliers, à des pratiques de récupération, etc. Pour 80 % des personnes interrogées, il est ainsi plus important d’utiliser que de posséder. Preuve que les mentalités évoluent !