51 collectivités françaises expérimentent l'extension du tri sélectif des plastiques aux pots, barquettes et films depuis 2012.

Sur un million de tonnes d’emballages en plastique mis sur le marché en 2012, seuls 40 % étaient concernés par les consignes de tri. C’est pourquoi Eco-Emballages a expérimenté un nouveau geste de tri en 2012 et 2013 auprès de 51 collectivités et 3,9 millions de Français. Celui-ci étend les consignes de tri aux pots, barquettes et films en plastique. Eco-Emballages en dressera le bilan en avril prochain et détaillera un plan de déploiement.

Problèmes de valorisation des films recyclés

En attendant, Valorplast, un des principaux acteurs du recyclage des emballages plastique ménagers, réalise son propre retour d’expérience. La société a repris 32 560 tonnes de flux mixtes (bouteilles, flacons, pots, barquettes) en 2012 et 2013 dans les collectivités tests. Les délégués de Valorplast ont aidé à la mise en place des consignes de tri des nouveaux flux dans 23 centres de tri pilotes : huit centres de tri automatiques et quinze centres de tri manuels. Objectifs : isoler les flux en PET clair, PET foncé, les flux mixtes en PEHD et Polypropylène (voire en polyéthylène (PE)/Polypropylène (PP) et Polystyrène (PS) dans les centres automatisés), et les flux de films.

Pour les films et sacs, Valorplast a repris 2 490 tonnes auprès des collectivités des territoires pilotes et 2 345 tonnes auprès des collectivités qui ont initié historiquement des collectes de films. Soit 4 835 tonnes recyclées en France jusqu'à la liquidation de la société Regefilms en juin 2013 (puis en Italie, en Espagne et au Portugal). « Je reste persuadé que dans les trois à quatre ans à venir, une fois le schéma de collecte réalisé, il faudra une usine comme celle-ci dans chaque quart de la France, avait alors déclaré le dirigeant de Regefilms. Mon tort est d'avoir eu raison trop tôt. » L’entreprise avait effectivement souffert d’un manque de matière collectée.

Autant de pots et barquettes collectés que de bouteilles et flacons

Toujours selon Valorplast, la quantité de pots et barquettes collectées dans les territoires pilotes correspond environ à la quantité de bouteilles et flacons. Preuve que les nouvelles consignes ont plutôt séduit les Français concernés. « Cela a même revigoré le geste de tri », a confirmé à Process Alimentaire Françoise Gerardi, déléguée générale d’Elipso.

En parallèle de ce projet, Valorplast continue à travailler sur les autres thématiques liées à l'extension des consignes de tri, à savoir : le tri et le recyclage des emballages souples (films et sacs plastiques), le tri et le recyclage des emballages rigides en provenance d'un centre de tri automatique et les voies de valorisation complémentaires au recyclage matière. Parmi celles-ci figurent la valorisation énergétique haute performance (transformation en combustible solide, incinération à haut rendement) et le recyclage chimique (retour au monomère, transformation en mélange d’hydrocarbures liquides).

Trouver d’autres valorisations que le tri

Car, en cas d’extension des consignes de tri, les plastiques non recyclables et/ou non triés (la multiplication des matériaux plastiques va complexifier le tri) augmenteront les quantités de refus de tri. D’où la recherche de valorisations complémentaires. Dans son livre vert paru fin 2013, la Commission Européenne pousse d’ailleurs à davantage de recyclage plastique. Et quand les flux se montrent trop difficiles à recycler, pour une valorisation énergétique efficace. Cela servira probablement de base à la nouvelle directive européenne sur les emballages et les déchets dont la première mouture devrait paraître en avril 2014.