Le syndicat fait état d’une demande soutenue sur les cinq premiers mois de l’année, avec une hausse de la production de 2,7 % par rapport à la même période en 2021. Cette hausse concerne toutes les familles de produits : + 2,1 % pour la fabrication d’emballages, + 4,4 % pour les usages graphiques et + 4,7 % pour la confection d’articles d’hygiène.
Pour l’organisation professionnelle, le rebond des économies française et européenne depuis début 2021 a participé de ces bons résultats. Parmi les moteurs de cette demande restée solide, le syndicat note le remplacement des articles en plastique à usage unique par des produits en papiers et cartons.
Hausse des coûts : l'effet domino
Le secteur est néanmoins largement touché par le contexte inflationniste des coûts de production, « totalement inédit par son ampleur et sa brutalité », signale Copacel, qui rappelle que le prix moyen du gaz sur le marché spot a grimpé jusqu’à 80 euros du MWh sur la période d’avril à juin 2022, soit près de huit fois le prix moyen de 2019 et 2020.
Par effet domino, cette flambée du prix du gaz a mécaniquement fait grimper l’indice des prix des produits chimiques, en augmentation de 40 % sur un an. En conséquence, les entreprises papetières vont devoir « procéder à des hausses des prix de vente », avertit l’Union.
Un secteur "prioritaire"
De plus, les entreprises papetières connaissent des tensions croissantes sur différents postes qui entravent leur productivité : transports, équipements industriels, produits chimiques, et ressources humaines. D’après le syndicat, « 8 entreprises papetières sur 10 déclarent qu’il est plus difficile de recruter des collaborateurs maintenant qu’en 2019 ».
Quant aux perspectives économiques pour la fin de l’année, elles ne sont guère réjouissantes, selon Philippe d’Adhémar, président de Copacel : « Nous sommes dans une situation inédite, caractérisée par de très fortes incertitudes sur l’évolution de la demande et des coûts de production. Si un scénario noir venait à se concrétiser, comme par exemple des restrictions fortes sur les approvisionnements en gaz naturel, il sera indispensable que les pouvoirs publics considèrent notre industrie comme un secteur prioritaire. L’arrêt de papeteries aurait en effet des conséquences dramatiques, en privant les Français de produits de première nécessité (pénurie d’emballages alimentaires, de boîtes pour médicaments, d’articles d’hygiène, …) et en exacerbant les tensions sur les papier graphiques (presse, édition) », a-t-il déclaré.
Copacel est le syndicat professionnel représentant les entreprises françaises productrices de pâtes, papiers et cartons. Il rassemble 74 entreprises, employant près de 11 000 personnes, et totalisant un chiffre d’affaires de 5 milliards d’euros. Il a pour mission, entre autres, d’améliorer la compétitivité et le développement de l’industrie papetière, d’accompagner les entreprises du secteur et de favoriser les bonnes pratiques en matière de transition écologique et d’économie circulaire.