A travers ses 130 articles, la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l'économie circulaire, renforce encore le « mille-feuille » des textes relatifs à l’environnement (Grenelle, Loi de transition énergétique pour la croissance verte, Egalim, Directive SUP et plus récemment la loi Climat et Résilience). Sa vocation est claire : changer en profondeur les modes de production et de consommation en réduisant l’utilisation de matière premières et la production de déchets plastiques. Ce qui est une nécessité au regard de l'urgence environnementale à laquelle nous devons faire face.
Toutes les fonctions engagées dans des projets potentiellement plus complexes
La mise en œuvre de ces dispositions représente un véritable défi pour l’ensemble des fonctions d’une entreprise agro-alimentaire : la R&D, les méthodes, les achats, la production, la qualité, le marketing, le commerce et bien entendu la RSE (responsabilité sociale et environnementale). Car les préoccupations en jeu sont aussi diverses que la réduction du gaspillage alimentaire avec au passage le re-questionnement des DDM/DLUO, la problématique des perturbateurs endocriniens, l’intégration des nouvelles consignes de tri des emballages. Mais aussi la mise en place de l’affichage environnemental ou encore de la consigne mixte pour réemploi ou recyclage pour ne citer que quelques enjeux ! De quoi réinventer des modèles et, dans bien des cas, ajouter de la complexité aux projets.
Des données nécessaires à l'établissement de l'affichage environnemental
A titre d’exemple, remplacer un matériau polyvalent comme le polystyrène expansé nécessitera l’étude de plusieurs solutions techniques selon que l’on recherche la protection mécanique, thermique ou la légèreté. Tout en s’assurant que celles-ci présentent de meilleures performances environnementales. C’est tout l’enjeu de l’éco-conception et de l’Analyse de Cycle de Vie (ACV). Des méthodes et outils qui, au passage, vont également permettre de fournir les données nécessaires à l’établissement de l’affichage environnemental des produits, dont les principes sont actuellement en test conformément à l’article 13 de la loi AGEC.
Les dispositions de la loi sont mises en place depuis début 2020 avec un calendrier dont les échéances, en particulier concernant l’interdiction des plastiques jetables, sont fixées par décret tous les cinq ans et courent jusqu’en 2040. Les industriels doivent donc faire preuve d’anticipation. Et mettre en place une veille technique et réglementaire, rechercher de nouveaux sourcings, tester de nouveaux modèles. Mais tout ceci sans négliger la formation interne de façon à ce que les exigences de la loi AGEC infusent jusque dans le modèle économique des entreprises. Et ce, de façon sincère et concrète. Car, à l’heure où les citoyens sont de plus en plus attentifs à leur santé et à leur environnement, ils se montreront aussi de plus en plus attachés et fidèles à des entreprises qui s’engagent et qui le prouvent.