Emballage
PepsiCo et Unilever appellent à l’interdiction des plastiques oxo-dégradables
La France a banni l’utilisation de plastiques oxo-dégradables dès 2015. Mais cette interdiction est loin d’être une généralité partout dans le monde. En Grande-Bretagne, par exemple, la production de ce type de plastiques sensés se décomposer en résidus inoffensifs, est toujours d’actualité. Même si certaines enseignes, comme Tesco par exemple, ont fait le choix de les supprimer de leurs sacs de caisses. Plusieurs pays du Moyen-Orient et d'Afrique, notamment les Émirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Pakistan, le Yémen, la Côte d'Ivoire, l'Afrique du Sud, etc., continuent de promouvoir l'utilisation de plastiques oxo-dégradables, voire même de les rendre obligatoires.
Or, comme le souligne une nouvelle déclaration de l'initiative "New Plastics Economy" de la fondation Ellen MacArthur, des preuves significatives indiquent que les plastiques oxo-dégradables ne se dégradent pas en résidus inoffensifs. Contrairement à ce qu’affirment leurs producteurs et défenseurs, ils se fragmentent en minuscules morceaux de plastique et contribuent à la pollution des océans et autres écosystèmes par des micro-plastiques. En outre, ils ne peuvent pas s’intégrer dans un système d’économie circulaire.
Pour cette raison, la Fondation Mac Arthur a publié une déclaration appelant à l'interdiction des emballages plastiques oxo-dégradables. Les signataires comprennent Mark & Spencer, PepsiCo, Unilever, Veolia, le groupe de recyclage de la British Plastics Federation, la Gulf Petrochemicals and Chemicals Association, Packaging South Africa, le World Wildlife Fund (WWF), ainsi que l’association Elipso en France par exemple. Au total, plus de 150 organisations, y compris des entreprises de premier plan représentant chaque étape de la chaîne d'approvisionnement en matières plastiques, des associations industrielles, des ONG, des scientifiques et des élus ont approuvé la déclaration appelant à une action globale pour éviter les risques environnementaux.
L'initiative "New Plastic Economy" de la fondation a pour ambition, sur une période de trois ans, de créer un élan vers un système de plastiques qui fonctionne. Appliquant les principes de l'économie circulaire, l'initiative rassemble les acteurs clés pour repenser et redessiner l'avenir des plastiques, à commencer par l'emballage.
Pour rappel, les plastiques dits oxo-dégradables, oxo-biodégradables ou biofragmentables sont fabriqués à partir de polymères auxquels sont ajoutés des additifs oxydants à base de sels de métaux favorisant leur dégradation en morceaux plus petits (même invisibles à l’œil nu). Généralement utilisés pour des produits à courte durée de vie (sacs de caisse, emballages…), ces plastiques peuvent se fragmenter, sous certaines conditions (lumière, chaleur…) et sont sensés se biodégrader après fragmentation. Ils ne sont, en revanche, ni recyclable ni biodégradables.