9 mois de retard pour la tour de séchage de la Sill à Plouvien
Pour Sill Entreprises, le projet clef du moment est la construction d’une tour de séchage. Financée par un investissement de 60 millions d’euros avec la création de 80 emplois à la clef, l’installation vise à traiter le lait supplémentaire lié à la fin des quotas laitiers en vue de répondre à la demande mondiale pour des produits laitiers déshydratés plus élaborés.
« Ce projet va prendre au moins neuf mois de retard », a regretté Gilles Falch’un, p-dg du groupe Sill, lors de l’inauguration de la nouvelle ligne de plats cuisinés en barquettes de Primel Gastronomie à Plougasnou (29) fin mars.
« Le projet a déjà été contrarié par des procédures contentieuses liées à la loi Littoral, dont l’objectif initialement vertueux a été dénaturé et durcit par les juges des tribunaux administratifs. Cette loi s’applique sur l’ensemble des communes qui ont une bordure côtière. C’était le cas de Plouvien qui disposait de 400 mètres de bordure côtière. Depuis le 1er avril 2015, grâce à une astuce du maire, qui a cédé 30 hectares de cette bordure côtière à une commune voisine, nous étions sortis de cela. Hélas, un autre écueil est survenu suite à une décision du tribunal administratif en date du 27 mars. Sur les 7 hectares concernés par le projet de tour, le tribunal a jugé que le PLU (Plan Local d’Urbanisme) n’est plus conforme et qu’une révision s’impose. Il y en a pour neuf mois ».
Une situation qui exaspère le chef d’entreprise. « Cette succession de procédures entraîne un ras-le-bol général, et de l’inquiétude pour nos salariés comme pour nos engagements bancaires. Nous prenons le risque de ne pas traiter l’ensemble du lait prévu. C’est vraiment difficile de piloter une entreprise dans ces conditions. C’est du 110 mètres haies. Je préférerais que cela soit du curling, avec des Pouvoirs publics qui nous faciliteraient l’accès à la cible plutôt que nous freiner ».