Agrial franchit le cap des 4 milliards et veut développer son pôle laitier
Lors de sa conférence de presse annuelle, le groupe coopératif Agrial, dont le siège est à Caen, a annoncé avoir franchi sur l’exercice 2014 la barre des 4 milliards d’euros de chiffre d’affaires, pour la première fois de son existence, soit une progression de près de 50 % en trois ans.
Ce développement à pas de géant s’appuie sur une stratégie multi-spécialiste, et notamment sur la construction en quelques années d’un pôle laitier d’envergure, qui pèse aujourd’hui près d’un tiers de l’activité de la coopérative, aux côtés des activités (par ordre décroissant) : Légumes (Priméale, Florette, Créaline), Amont agricole, Volailles & Viande (Maître Jacques, Galistar, Cosme,…), Boissons (cidres Loïc Raison, Ecusson, Danao,…), Distribution rurale, Machinisme et Semences.
Le point de départ a été la multiplication par deux de la collecte laitière lors de la fusion avec Elle&Vire en 2011. Cette union avait conféré à Agrial le statut de fournisseur de Bongrain.
Suite à cela, Agrial avait pris le virage de la transformation laitière. D’abord avec une participation au sein de Délicelait, établie à Moyon dans la Manche. Cette Pme spécialisée dans les ingrédients laitiers à destination de l’industrie agroalimentaire bénéficie désormais d’une nouvelle tour de séchage.
En juin 2014, suite à l’intégration de la coopérative Coralis basée près de Rennes en Ille-et-Vilaine, Agrial a porté sa collecte totale de lait à 1,73 milliard de litres. Le site Coralis est devenue ainsi l'unité spécialisée dans le lait UHT de l’ensemble.
Au 1er janvier 2015, Agrial est devenu l’actionnaire unique de Senagral, après avoir racheté les parts de Senoble de cette entité créée en juin 2012. Cette activité est dédiée aux produits ultra-frais sous marque de distributeur, « dont la rentabilité s’est largement améliorée dans une conjoncture qui reste difficile », indique la coopérative.
Le cinquième groupe coopératif français affiche clairement son intention de poursuivre l'édification du pôle laitier, dans la perspective de réduire l’écart avec Sodiaal (4,6 milliards de litres de lait collectés), la troisième coopérative laitière européenne, et de trouver des débouchés à l'augmentation attendue de la production laitière suite à la fin des quotas.
Le projet d’alliance entre Agrial et Eurial, spécialiste du fromage de chèvre (Soignon) et du beurre (Grand Fermage), et acteur clef de la mozzarella, ne semble plus d’actualité, sans pour autant que les deux acteurs ne ferment définitivement la porte.
De même pour l’alliance envisagée un temps avec Maîtres Laitiers du Cotentin. « Nous avons appris à nous parler, c’est de bon augure pour le futur, mais en l'état actuel des choses, nous n’avons pas trouvé d'intérêts communs », nous avait confié Ludovic Spiers, le directeur général d’Agrial en début d’année.