Brexit : quelles répercussions sur l’agroalimentaire ?

27 juin 2016 - Pierre Christen

L’onde de choc provoquée par la décision des Britanniques de sortir de l’Union européenne atteint également le secteur agroalimentaire. Et pour cause, le Royaume-Uni est un importateur net de produits alimentaires et un partenaire commercial important pour ses voisins. Très vite, le Bord Bia, qui promeut les intérêts de l’agroalimentaire irlandais, a réagi en se positionnant comme partenaire idéal du Royaume – Uni. « La priorité immédiate est l’évolution de la relation livre sterling et euro et la gestion de l’instabilité croissante qui succède au vote », affirme Aidan Cotter, son directeur général.

Du côté français, une note de l’Ania précise que 14 % des exportations agroalimentaires françaises sont à destination du Royaume-Uni, soit un total de 4,539 milliards d’euros en 2015. Le solde commercial est de +8,1 milliards d’euros (- 3,6 milliards d’euros, hors boissons et tabac).

S’il est encore trop tôt pour définir précisément l’impact du Brexit, la question du rétablissement des droits de douanes sur les flux entre le Royaume-Uni et l’Union Européenne apparaît comme centrale. Trois secteurs seront particulièrement au cœur des discussions : les vins, les produits laitiers (fromages et beurres) et les viennoiseries et produits issus de boulangerie et de céréales.

Une étude d’Euler Hermès, basée sur un impact purement mécanique, évalue la perte potentielle du secteur agroalimentaire français à 500 millions d’euros (200 millions d’euros pour les vins, 70 millions pour les produits laitiers, 57 millions d’euros pour les viennoiseries et produits issus de boulangerie et céréales).

Au niveau de l’amont agricole, l’heure est aux déclarations politiques. Xavier Beulin , président de la FNSEA, a réagi en appelant les organisations agricoles européennes à refonder un projet agricole européen. Reconnaissant les apports de la Politique Agricole Commune, il témoigne également des « dérives qu’elle a connues depuis un vingtaine d’années ». « Elle est devenue une politique réglementaire et technocratique, tatillonne et contraignante, source de distorsions de concurrence entre paysans par excès de subsidiarité ».

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