En France, les ruptures de beurre en magasins se poursuivent. « La forte hausse des prix du beurre est liée à un déséquilibre entre l’offre et la demande mondiale en matière grasse. Si l’on exclut l’Inde, la production mondiale de beurre devrait augmenter cette année de près de 7 000 tonnes quand la consommation est attendue en hausse de plus de 50 000 tonnes, notamment en Asie du Sud-est et aux États-Unis », explique Pierre Begoc, directeur des affaires internationales chez Agritel.

La production laitière française ne faiblit pas, cependant le beurre n’est actuellement pas un débouché très attractif pour les industriels. Son co-produit, la poudre de lait écrémé, est peu valorisé. Les stocks s’amoncellent et n’encouragent pas une augmentation de la production en Europe. De plus, les hausses de cours du beurre n’ont pas été répercutées aux consommateurs français comme elles ont pu l’être à l’international ou en Allemagne, l’autre gros producteur de lait européen. En conséquence, l’export représente un débouché plus attractif que la grande distribution et les rayons se vident. Jusqu’en août 2017 les volumes de beurre du marché français en grande distribution étaient en baisse de 2% selon les données IRI. En septembre, la demande a enregistré une hausse de 2,9 % et les stocks se sont réduits. Les approvisionnements n’ont plus été suffisants en octobre, ce qui explique les débuts de ruptures de stock.

Les enseignes ont donc été contraintes de ré-ouvrir les négociations tarifaires. La marque Paysan Breton (Laïta), qui commercialise 94 % de sa production en France, concède que cela a permis une revalorisation des tarifs, bien qu’ils restent en-dessous des cotations mondiales. La coopérative a ainsi pu augmenter les prix payés aux éleveurs de 13 %.

Selon Agritel, la pénurie devrait se résorber car les principaux volumes sont contractualisés pour la fin d’année et les prix du beurre sont déjà en baisse sur les différentes échéances des marchés à terme.