Dans un communiqué, Unijus (Union nationale interprofessionnelle des jus de fruits) tire la sonnette d’alarme. Les entreprises du secteur font face à un fort renchérissement des matières premières. Des hausses qui ne sont pas répercutées sur le prix de vente au consommateur, d’où des marges rudement mises à l’épreuve.

En cause : la baisse de l’euro face au dollar. Un euro s’échangeait contre 1,3 $ en 2014. Moins d’un an plus tard, le change est passé à 1,12 $. Cette nouvelle politique européenne vise à doper les exportations. Mais elle pénalise les importations qui se font en dollars ; ce qui est le cas de la majorité des matières premières achetées par les fabricants de jus de fruits : orange, pamplemousse, ananas, fruits de la passion, mangue et goyave. Mécaniquement, leur prix a augmenté de 20 %. Il faut ajouter à cet effet dollar une raréfaction des matières disponibles liées à des conditions climatiques ayant impacté les zones de production.

Le prix du concentré d’ananas a quadruplé

Ainsi, le prix du concentré d’ananas a quadruplé en 2014. A l’effet monétaire, il faut ajouter les conséquences de mauvaises récoltes en Thaïlande, principale origine, tout comme au Costa Rica. Des changements de recettes sont à prévoir, tant ce fruit devient inaccessible.

Du côté du fruit de la passion, la hausse de prix est de l’ordre de 60 %, avec là aussi une combinaison entre l’effet monétaire et une baisse des volumes des récoltes suite aux inondations en Amérique Centrale. Le prix du concentré de mangues indiennes a bondi de 50 %, suite à la sécheresse en Equateur.

Les fruits traditionnels n’échappent à la tendance haussière, à l’instar de la pomme européenne dont le prix du concentré au progressé de 20 %, suite à une récolte en baisse de 5% et à l’absence de stocks.

Face à cette situation, Unijus indique que certains opérateurs ont gelé leurs investissements et leurs embauches. La situation est décrite comme l’une des plus tendues de ces dix dernières années.