L’œuf de poule en cage serait-il amené à disparaître en France? En 2016, de nombreux distributeurs et enseignes de restauration ont annoncé renoncer à les vendre ou les utiliser. Fin décembre, ce sont Carrefour et les hôtels Accor qui se sont engagés. Accor (Sofitel, Novotel, Mercure, Ibis, HotelF1, etc) ne proposera plus d'œufs de poules élevées en cage, en France et en Europe, d'ici 2020. Cette politique s'étendra à d'autres pays du monde où l'enseigne est présente dans un délai de 8 ans.

Carrefour va également loin, avec la suppression des œufs de poules en cage d'ici 2020 sous sa marque de distributeur, et d'ici 2025 pour l'ensemble de son rayon en France. Un peu plus tôt en 2016, les discounters Aldi, Lidl ainsi que les trois ténors de la restauration collective Sodexo, Compass et Elior (qui totalisent les trois-quarts du marché français), ont tous annoncé en finir avec les œufs de poules en cage au plus tard en 2025. Monoprix et Système U semblent aussi se tourner vers des œufs d'élevage alternatifs (bio, plein air dont Label Rouge, sol). Du côté industriel, les marques Amora, Lesieur, Lu, Barilla, Saint Michel, Michel & Augustin prennent aussi position contre les œufs de poules en cage.

L'interprofession elle-même avait senti le vent tourner. Le CNPO (Comité National pour la Promotion de l’Œuf) a signé en octobre 2016 un « Contrat Sociétal d’Avenir », où elle se fixe d’atteindre 50 % de poules pondeuses en élevages alternatifs d’ici 2022, avec un investissement estimé à 500 millions d'euros. En 2015, ces œufs représentaient 32 % des effectifs des poules pondeuses françaises.

En 2016, les achats d’œufs alternatifs en grande distribution se répartissent en 20 % de plein air, 13 % de bio, 11 % de Label Rouge et 2 % d’œufs issus de poules élevées au sol.