L’OCDE et la FAO prévoient une baisse des prix agricoles d'ici 10 ans
Selon une étude de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques ) et de la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), sous l'effet du rendement élevé des cultures, d'une augmentation de la productivité et d'un ralentissement de la hausse de la demande mondiale, les prix des produits agricoles devraient diminuer d'ici 2024. D'après Perspectives agricoles de l'OCDE et de la FAO, la consommation par habitant de produits de base sera proche de la saturation dans beaucoup d’économies émergentes et la reprise de l’économie mondiale sera globalement timide, ce qui freinera à la demande. Angel Gurría, secrétaire général de l'OCDE, relativise : «Les perspectives de l'agriculture mondiale sont plus calmes que ces dernières années, mais il faut se garder de pavoiser. Le risque de nouvelles flambées des prix dans les années à venir n'est pas exclu.» En effet, dans les pays en développement, la croissance démographique se conjugue à la hausse des revenus par habitant et à l’urbanisation pour faire augmenter la consommation d’aliments.
Mais la diminution des prix agricoles n'est peut-être pas une si bonne nouvelle que ça pour tous les industriels de l'agroalimentaire. Des chercheurs de l'Inra ont mis en évidence que la baisse des prix agricoles augmente la part de marché à l’export des grandes entreprises au détriment des entreprises moins productives. En effet, le poids relatif des consommations intermédiaires dans les coûts d’une entreprise agroalimentaire augmente avec sa productivité. Ainsi les grandes entreprises, étant les plus productives, sont les plus sensibles aux variations des produits agricoles. La baisse des prix agricoles est davantage répercutée dans le prix de vente pratiqué par un industriel plus productif que ses concurrents, induisant une réallocation de la demande vers les entreprises les plus productives au détriment des petites entreprises.