La grève SNCF met le fret céréalier sous tension

23 avril 2018 - Pierre Christen

Alors que le cinquième épisode de la grève perlée à la SNCF est en cours, la bataille du chiffre est engagée. Le mouvement s’étiole selon les données de la direction (17,5 % de grévistes), mais selon les syndicats la mobilisation reste forte, notamment chez les conducteurs (seuls 30 à 40 % des trains ont roulé).

D’autres jours de grèves sont prévus : les 28 et 29 avril, les 3 et 4 mai, les 8 et 9 mai,..., un calendrier établi jusqu’au 28 juin. Ce matin, les responsables syndicaux n’écartaient pas la possibilité que le conflit se prolonge au-delà de cette date.

Selon Coop de France, qui représente les coopératives agricoles et agroalimentaires, les conséquences de cette grève sont jugées « catastrophiques », particulièrement dans le secteur céréalier.

Bien que le fret ferroviaire n’a jamais réussi à décoller en France, notamment en raison d’une qualité de service insuffisante, il s’avère significatif dans certains secteurs comme les céréales et les coproduits agricoles nécessaires aux industriels. Près de la moitié des amidonniers ou encore 40 % des sites portuaires pour l’exportation de céréales s’appuient sur ce mode de transport.

"Les coopératives ont lourdement investi aux côtés de l’État et des collectivités locales. Elles se sont engagées sur des flux minimum pour justifier la continuité d’exploitation, en accroissant leur dépendance au ferroviaire , tant pour leurs expéditions que pour leur approvisionnements. Malheureusement, chaque train annulé remet de nouveau en cause l’équilibre économique trouvé collectivement pour le maintien des lignes ferroviaires sur l’ensemble du territoire", déplore Coop de France.

Des surcoûts de 4 à 25 €/t

Face à cette situation , Coop de France pointe les surcoûts engendrés ainsi que les risques de pénurie dans certaines entreprises faute d'approvisionnement suffisant, mais aussi la perte de crédibilité au plan international, sans parler du risque de saturation des capacités de stockage avec la nouvelle récolte à venir en juillet si le mouvement perdure. Le report sur le transport routier quand il est disponible occasionne des surcoûts de transports pouvant s’élever de 4 à 25 €/t selon les distances, précise l’AGPB (Association générale des producteurs de blé).

A plus long terme, Coop de France demande à ce qu’une part minimale du plan de transport ferroviaire soit garantie par la SNCF.

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