Débarrasser la mer Méditerranée de ses déchets plastiques pour les recycler en nouvelles bouteilles aptes au contact alimentaire. C’est ce qu’expérimente The Coca-Cola Company selon l’annonce faite à la presse par Tim Brett, président de Coca-Cola Europe de l’Ouest, jeudi dernier à Londres. 300 bouteilles ont, d’ores et déjà, été produites en intégrant 25 % de plastique marin collecté et récupéré par des bénévoles et des pêcheurs sur les plages et dans la mer en Espagne et au Portugal, dans le cadre de l’association Mares Circulares. Ces déchets ont ensuite été recyclés par Ioniqa Technologies aux Pays-Bas, société avec laquelle Coca-Cola a noué un partenariat pour l’aider à industrialiser sa technologie inédite de recyclage chimique. Cette dernière permet de dépolymériser les plastiques, même abîmés ou de qualité inférieure et jugés non recyclables auparavant, pour refabriquer du PET de qualité alimentaire. Indorama Ventures, l’un des fournisseurs de PET et d’emballages de Coca-Cola, troisième partenaire de ce projet audacieux, a ensuite transformé ce matériau en plastique PET adapté à la production de bouteilles de Coca-Cola.
«Ce travail a pour ambition de donner à voir les avancées qui peuvent être réalisées grâce à cette technologie. Nous sommes prêts à la proposer à grande échelle car notre nouvelle usine est désormais opérationnelle. Les expressions de « plastique à usage unique » et de « déchets plastiques » n’auront bientôt plus leur place », commente Tonnis Hooghoudt, p-dg de Ioniqa Technologies. Le leader mondial des soft-drinks prévoit d’introduire ces contenus recyclés chimiquement , issus dans un premier temps de flux de déchets existants, dans certaines de ses bouteilles d’ici 2020.
De nouveaux objectifs pour accélérer la mise en oeuvre d'emballages durables
Cette prouesse technologique s’inscrit dans un programme beaucoup plus large de transformation de ses emballages dont Tim Brett a rappelé les quatre principaux objectifs. Le premier consiste à éliminer tout le plastique qui n’est pas nécessaire ou qui est difficile à recycler. Cela passe par l’allègement et/ou la suppression de tous les emballages secondaires en plastique. Le dernier exemple en date annoncé par Coca-Cola European Partners est celui du remplacement du fardeau de multipacks de canettes par un fourreau en carton . De quoi économiser 4 000 tonnes de polyéthylène basse densité par an dès 2020. Autre avancée signalée, la marque Sprite est passée de bouteilles en PET de couleur verte à du PET transparent, de quoi améliorer sa recyclabilité.
Le second défi de Coca-Cola consiste à intégrer 50 % de plastique recyclé dans ses bouteilles d’ici 2025 . Un objectif qui sera atteint dès 2023 en Europe de l’Ouest, annonce le groupe. D’ici 2019/2020, les marques Honest, Smartwater et Chaudfontaine seront d’ailleurs conditionnées dans des bouteilles contenant 100 % de rPET. «Avec toutes ces actions, nous allons ainsi réduire de 200 000 tonnes le plastique vierge utilisé chaque année », témoigne la multinationale.
Le groupe soutient également les systèmes de consigne là où il n’existe pas de solutions alternatives suffisamment efficaces pour atteindre l’objectif fixé par l’Europe de 90 % de bouteilles recyclées d’ici 2029. Mais aussi pour satisfaire à la règle que s’est fixée le groupe de collecter une bouteille ou une canette à chaque bouteille mise sur le marché.
Enfin, Coca-Cola s’engage à communiquer annuellement de façon transparente sur l’empreinte environnementale de ses emballages, avec un détail par type d’emballages. Et à communiquer un rapport détaillé sur ses avancées au regard de ses objectifs.