La présence d’hydrocarbures dans les aliments est un combat dont s’est saisi très tôt Foodwatch. L’association militante dénonce cette fois-ci la présence d’huiles minérales aromatiques (MOAH) dans les laits infantiles, d’après des tests réalisés par plusieurs laboratoires indépendants. Deux références sont concernées : le lait Gallia Galliagest croissance sans lactose 3ème âge, et le lait Nestlé Nidal 1 (de 0 à 6 mois). Les produits Neolac, Hero Baby et Nutrilon, commercialisés en Allemagne et aux Pays-Bas, sont également concernés. Une pétition a été lancée en France et en Allemagne exigeant le rappel de ces références.
Des accusations réfutées par les entreprises concernées. « Nos contrôles réalisés ne mettent en évidence aucune trace détectable d’huiles minérales aromatiques, a réagi Danone dans un communiqué. La qualité et la sécurité de nos produits est un impératif absolu car la santé des enfants est notre raison d’être. C’est pour cette raison que nos standards internes imposent des contrôles extrêmement rigoureux qui vont au-delà de la réglementation applicable. Nous contrôlons régulièrement la présence éventuelle des huiles minérales dans nos produits dans le cadre de nos plans de vigilance depuis plusieurs années».
De son côté, Nestlé a affirmé : «Nous souhaitons rassurer les parents sur le fait que le lot Nidal 1 (lot 90720346AC / mars 2021) peut être consommé en toute sécurité. Ce produit est conforme à toutes les réglementations françaises et européennes en matière de sécurité des aliments». Les groupes se disent ouverts à la discussion et prêts à travailler avec Foodwtach pour mieux comprendre leurs conclusions.
Une réglementation européenne en attente
De par leur présence dans les encres ou les adhésifs des emballages alimentaires en papier et carton, les huiles minérales aromatiques peuvent migrer vers les aliments. Les hydrocarbures d’huiles minérales aromatiques ou saturés (MOAH et MOSH) ont été reconnus comme dangereux pour la santé de l’homme. Les MOAH en particulier sont considérés comme mutagènes et cancérigènes, d’après les conclusions du rapport des experts du groupe scientifique sur les contaminants de la chaîne alimentaire (Contam) à l’Efsa. La Commission européenne a lancé en janvier 2017 un plan de surveillance de deux ans, destiné à approfondir les analyses sur les produits préemballés afin de mieux comprendre les principaux éléments contribuant à l’exposition alimentaire.
En France, l’Anses a publié en 2017 quelques recommandations pour limiter l’exposition au MOAH en utilisant des encres d’impression, colles, additifs et auxiliaires technologiques exempts de MOAH dans le procédé de fabrication des emballages en papiers et cartons. L’Agence a également insisté sur l’utilisation de barrières permettant de limiter la migration des MOSH de l’emballage vers les aliments.