Qualité

Une fraude sur des steaks hachés destinés à l’aide alimentaire démantelée

7 juin 2019 - Marjolaine Cérou

 

La DGCCRF a mis en évidence une fraude sur la qualité de steaks hachés destinés à des associations d’aide alimentaire. Une entreprise polonaise et deux sociétés françaises sont impliquées. Crédit : Adobe Photo Stock.

Les services de l’État ont mis en évidence une fraude sur la composition des steaks hachés destinés à l’aide alimentaire. La Direction générale de la répression des fraudes (DGCCRF) a été alertée le 28 mars par les associations distribuant l’aide alimentaire sur des problèmes de qualité des produits qui leur étaient livrés dans le cadre d’un marché financé par le Fonds européen d’aide aux plus démunis. 780 tonnes de faux steaks hachés ont été livrées depuis l’été 2018. Les produits ont été retirés du marché dès que l’alerte a été donnée en début d'année.

Au total, quarante-deux prélèvements ont été réalisés sur l’ensemble sur territoire par les inspecteurs de la DGCCRF. Les résultats des analyses de composition, effectuées dans le laboratoire de Montpellier, ont révélé une non-conformité de l’intégralité des échantillons. Les résultats, obtenus entre mi-mai et début juin, confirment ainsi une tromperie sur les qualités substantielles des produits délivrés aux associations. « Ils mettent en exergue un excès de gras. Le rapport collagène sur protéines met aussi en évidence un défaut de qualité des tissus. Quant aux analyses cytologiques, elles montrent la présence de matières exogènes comme le soja, l’amidon et la présence d’autres produits non autorisés. In fine, ces analyses révèlent une qualité de viande médiocre. En revanche, il n’y a pas d’impact sur la sécurité sanitaire des produits et à aucun moment il n'y a eu mise en danger des consommateurs », détaille la DGCCRF.

En parallèle, les investigations ont montré que les produits frauduleux provenaient d’une entreprise polonaise. Deux sociétés françaises sont également concernées : une entreprise qui s’approvisionnait en Pologne et une deuxième qui aurait servi d’intermédiaire. Les dirigeants de ces deux entreprises ont été auditionnés dans le cadre d’une procédure pénale. Entre-temps, les autorités françaises ont saisi le 5 juin les autorités polonaises via le réseau Food Fraud. « C’est un tromperie en bande organisée qui se dessine, ce qui constitue un délit pénal », indique la DGCCRF. Les investigations sont élargies aux autres clients de cette entreprise polonaise. En France, l’enquête se poursuit et a été élargie « à d’autres produits connexes susceptibles d’être concernés ».

« Nous sommes choqués par le fait qu’un fournisseur ait pu croire que le système destiné aux plus démunis ait pu être moins robuste », commente la Direction générale de la Cohésion Sociale (DGCS). La DGCCRF et la DGCS ont souligné la bonne coopération entre les services de contrôle qui a permis de mettre cette fraude rapidement en évidence. De son côté, l'interprofession Interbev a décidé de porter plainte contre X.

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