Ingrédients
Acclimater des épices et fruits exotiques en métropole, c’est possible !
Grâce à ses DOM-TOM, la France est capable de produire fruits et épices exotiques. Toutefois, il est aussi possible de cultiver certaines espèces en métropole. Ainsi, des agriculteurs ont fait le pari d’installer des cultures exotiques près de chez eux. Parmi eux, Valentin Moricet a décidé d’acclimater du gingembre à Vildé-Gingalen (22). « J’ai commencé dès 2015, et j’ai présenté mes premières productions en 2018. Aujourd’hui, j’en produis deux kilos par an sur 500 m2. Le gingembre breton est plus jaune et plus parfumé que d’autres origines », explique-t-il. Le jeune agriculteur poursuit les essais, avec des cultures sous serre et en pleine terre, afin d’augmenter le rendement et la production. Il acclimate aussi du curcuma, des ananas, du taro et teste aussi la culture de vanille et de poivre sur son exploitation. 23 nouvelles cultures seront présentées d’ici la fin d’année. Jusqu’à présent, Valentin Moricet commercialisait son gingembre auprès des restaurateurs, sous forme moulue grâce à son atelier de transformation.
Des fruits de la passion en Pyrénées-Orientales
Il existe ainsi une palette de passionnés qui se sont lancés dans des cultures originales en métropole. Par exemple, à Torreilles (66), où un couple d’agriculteurs produit des bananes, des fruits de la passion, des papayes, des piments oiseaux, du curcuma, du gingembre et de la canne à sucre bio dans des serres non chauffées. De son côté, Eurovanille a réussi à faire fleurir l’an dernier des plants de vanille dans une serre à Gouy-Saint-André (62). Un projet pilote, certes, mais qui ouvre la voie à une éventuelle filière métropolitaine si la demande se développe. Et preuve que presque tout est possible, un cacaoyer dans les serres parc Grand Blottereau à Nantes (44) produit des cabosses depuis 2018. Cela a permis de produire quelques centaines de grammes d’un chocolat français.
Toutefois, il reste un obstacle évident à la démocratisation de ces cultures exotiques en France métropolitaine : le couple terroir/condition climatique. A défaut de tout cultiver sous serre, il faudrait expérimenter différents micro-climats afin de déterminer là où les espèces exotiques sont capables de pousser, mais les espaces ne sont pas infinis.