Pour rester compétitifs, les fournisseurs d'arômes font le choix de la concentration par des rachats d'activités ou d'entreprises, ou investissent dans de nouveaux outils. Crédit photo : Symrise

Le domaine de l'aromatique poursuit sa structuration, les entreprises cherchant à gagner en compétitivité et à peser davantage à l'échelle internationale. L'an dernier, du côté des géants mondiaux, l'Allemand Symrise a fait l'acquisition de Diana, spécialiste des extraits végétaux, tandis que le groupe américain ADM a fait de même avec les activités de Wild. A une autre échelle, le Français Nactis a repris l'usine belge de Robertet dédiée aux arômes salés.

IFF, un des leaders mondiaux des arômes, est entré en négociation pour acquérir l'Américain Ottens Flavors, un aromaticien basé à Philadelphie. Par cette transaction, IFF souhaite accentuer sa présence aux États-Unis. Le rachat devrait également ajouter 56 millions d'euros de chiffre d'affaires supplémentaires par an.

Le groupe français Solina, spécialiste des solutions aromatiques, fonctionnelles et nutritionnelles, rachète l'activité « industrial flavouring » de Paulig, fabricant d'ingrédients du goût pour l'industrie de la viande. Il réalise 60% de son chiffre d'affaires dans les pays nordiques et 20% en Europe centrale. Par cette acquisition, Solina va se renforcer dans les pays baltiques et en Russie. Le centre de production des arômes pour l'industrie est situé en Estonie et la R&D du site pourra bénéficier de l'expertise du hall technologique de Solina.

Frutarom a annoncé le rachat de 100 % des parts de la société belge Taiga International pour 2,6 millions d'euros début mars. Taiga est une PME de 14 personnes fondée en 1992. Elle développe, produit et commercialise des arômes pour l'alimentaire en Europe et aux États-Unis. En 2014, elle avait réalisé un chiffre d'affaires d'environ 4,4 millions d'euros. De plus, Frutarom a mis la main sur 60 % des parts de Sonarome, une société indienne d'arômes et de parfums, pour 15 millions d'euros. L'entreprise est bien positionnée sur le marché indien et africain.

Le néerlandais Intertaste a annoncé le rachat de l'activité herbes, légumes déshydratés, assaisonnements et épices du distributeur et fabricant Caldic en Belgique. Cette acquisition permet à Intertaste de se renforcer sur les marchés français, belge et allemand. La transaction est effective depuis le 20 avril.

Des investissements tous azimuts

Outre les opérations de croissance externe, les aromaticiens font aussi le choix d'investir dans les outils de production et dans les centres d'application.

Mane a ouvert à Mexico « El Culinarium », un nouveau centre dédié aux applications salées, snacks et carnées. Il est d’une surface de 150m2 et représente un investissement de 440 000 euros. Il dispose d’un laboratoire d’application, d’une salle de dégustation et d’une cuisine professionnelle entièrement équipée. Le centre R&D est également pourvu d’une salle qui peut accueillir des machines de production pilotes afin de répliquer les procédés de production agroalimentaire. Précédemment, l'aromaticien avait inauguré son centre d’excellence à Vouvry en Suisse.

Robertet a inauguré mi-avril un nouvel atelier d'arôme en poudre dans son site de Grasse, pour un investissement de 8 millions d'euros. Dédiée aux applications carnées, la nouvelle unité s'étend sur 1000 m² et comprend un nouvel atomiseur qui devrait augmenter la production de plus de 30 %. L'aromaticien réalise 85 % de son chiffre d'affaires à l'export.

L'aromaticien Treatt ouvre un nouveau centre d’application boisson à son siège de Bury-St-Edmunds au Royaume-Uni. Grâce à cet agrandissement, la société pourra travailler sur de nouvelles combinaisons d'arômes, créer des mélanges, réaliser des tests sensoriels et explorer d'autres applications dans les boissons. Ce centre regroupe également un laboratoire d'analyses sensorielles et une unité de brassage. Cette dernière sera capable de produire 50 litres de moût par jour.

Tournaire, PME familiale indépendante installée à Grasse, conçoit, fabrique et installe des solutions de traitement des matières premières naturelles, notamment pour les industries des arômes et ingrédients. Pour se renforcer sa division équipement, la société va investir 3 millions d'euros dans les trois ans à venir. Cette décision fait suite à un audit stratégique de ses process et modes de fonctionnement.

Enfin dans le domaine de l'alimentation animale, Diana Pet food (groupe Symrise) a formé un partenariat avec la société de biotechnologie Brain AG pour une durée de cinq ans. Les deux entreprises vont étudier le mécanisme de perception du goût chez les chats. Le but est de découvrir de nouveaux ingrédients qui amélioreront la palatabilité du petfood.

Retrouvez notre dossier "Arômes" dans le numéro de mai 2015.