Nutrition

Douze recommandations pour le futur PNNS

3 avril 2017 - Amélie Dereuder

Après l’Anses, c’est le Haut Conseil de la santé publique qui publie son avis sur l’actualisation des repères du PNNS. Les recommandations orientent sur plus de légumineuses, des produits céréaliers peu transformés et moins de produits animaux (produits laitiers, viandes rouges, matières grasses animales...). Crédit photo Fotolia © ganzoben

Fin mars, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) a délivré son avis sur l’actualisation des repères alimentaires du prochain PNNS 4 (2017-2021). Cette publication arrive presque deux mois après que l’Anses ait elle-même délivré son rapport.

Cet avis se base sur les recommandations récentes de l’Anses, sur les auditions d’experts, les repères nutritionnels de sept pays européens, du Canada et des États-Unis, ainsi que sur les résultats des études menées par Santé Publique France (InVS, Inpes et Eprus) pendant le PNNS précédent.

Concrètement, cet avis propose de passer de huit à douze repères alimentaires et apporte des précisions sur certaines catégories de produits. Globalement, le HCSP recommande de privilégier les cultures avec un faible taux d’exposition aux pesticides.

  • Le slogan de cinq fruits et légumes par jour ne change pas. Par contre, le jus de fruit (fruits frais pressés ou 100% pur jus ) est moins mis en avant pour compter comme une portion de fruit. Le HCSP recommande même de ne pas dépasser un verre par jour. La consommation de fruits séchés serait à limiter.

  • Les produits laitiers sont un peu moins plébiscités, avec une recommandation de deux au lieu de trois par jour, (quatre pour les enfants et adolescents dans le PNNS 3). Le Haut Conseil demande de privilégier les fromages les plus riches en calcium et les moins gras.

  • La catégorie des féculents regroupant les produits de panification, les céréales et les légumineuses (à chaque repas, selon l’appétit) évolue. Les légumineuses font leur entrée à part entière et sont perçues comme des substituts possibles des produits carnés. Le repère alimentaire est fixé à au moins deux fois par semaine. Le rapport de l’Anses soutenait aussi une consommation accrue de ces aliments. Les produits céréaliers complets et peu raffinés, l’autre pendant des féculents, passent sous un autre repère. Ils sont à consommer désormais tous les jours et non plus à chaque repas. Les céréales sucrées du petit-déjeuner n’en font pas partie.

  • Les deux portions maximales par jour de viande, poisson et œuf sont aussi revues à la baisse. Elles laissent place à la catégorie viandes et volailles, en limitant la viande rouge à 500g par semaine et à la catégorie poissons et fruits de mer, qui doivent quand à eux être consommés deux fois par semaine, comme précédemment recommandé. La charcuterie fait aussi bande à part, le HCSP demande de ne pas dépasser 150g par semaine pour les amateurs. Dans son rapport, l’Anses avait de son côté proposé une limite de 175g par semaine. Les œufs sortent complètement du cadre et ne font plus l’objet d’un repère alimentaire ni de limitation.

  • Les consommations excessives de matières grasses sont toujours à éviter. Tout comme l’Anses, le HCSP recommande de privilégier les huiles de colza et de noix (riches en ALA) et l’huile d’olive. L’huile de tournesol, au même titre que l’huile d’arachide, ne fait plus partie des huiles à préférer. Les matières grasses animales sont toujours à limiter, et si possible en cru ou en tartinable.

  • Sans surprise, les produits sucrés sont toujours à limiter. Ils regroupent aussi les boissons sucrées, les céréales du petit-déjeuner…

  • Côté boissons, l’eau reste la seule boisson recommandée et le Haut Conseil précise que les boissons sucrées et édulcorées doivent être limitées à un verre par jour, voire à une consommation exceptionnelle. Les thés, cafés et infusions non sucrés peuvent entrer dans la contribution en eau.. En ce qui concerne l’alcool, la limite de deux verres de vin par jour pour les femmes et de trois pour les hommes changera peut-être. Le repère de consommation sera défini par Santé publique France au second trimestre 2017.

  • La consommation de sel passe de « à limiter » à « réduire », sans détail sur une limite à ne pas dépasser.

  • Les fruits à coque sans sel ajouté font leur apparition comme nouvelle catégorie. Les amandes, noix, noisettes et pistaches sont à consommer en petite quantité, de l’ordre d’une petite poignée par jour, sauf pour les allergiques, pour qui la consommation n’est pas recommandée…

Le Haut Conseil de la santé publique souhaite une approche sous forme de conseils et de repères vers lesquels tendre et non des normes à atteindre absolument, par tous. De même, les limites ou recommandations sont plus axées sur des journées ou des semaines plutôt que sur des repas. Les produits à limiter ne sont pas pour autant à proscrire et peuvent s’intégrer dans une alimentation saine si les portions et les consommations ne sont pas excessives.

Cet avis n’est pas définitif, il ne s’agit que d’une proposition de révision du Programme National Nutrition Santé, d’autres éléments seront encore pris en compte avant l’élaboration finale du nouveau PNNS.

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