Analyse sensorielle
L'Inra et Pernod Ricard scrutent les pupilles pour comprendre les préférences
Des études ont montré que la taille de la pupille varie en fonction de la charge cognitive mais aussi de la charge émotionnelle ou encore des préférences, mais jusqu'alors, peu de travaux avaient porté sur les stimuli olfactifs ou gustatifs. En science des consommateurs, les émotions sont classiquement évaluées à travers un questionnaire, mais cette mesure reste subjective et limitée ; il n’est en effet pas toujours facile de mettre des mots sur des émotions. De même, l'analyse sensorielle ne permet pas d'obtenir les informations liées aux émotions.
Une thèse Cifre réalisée au CSGA (Centre des Sciences du Goût et de l'Alimentation, Inra Dijon) en partenariat avec la société Pernod Ricard a mis au point une méthode objectivée de quantification des émotions, adaptée à la dégustation. Un oculomètre ou « eye-tracker » a été utilisé pour enregistrer les mouvements de la pupille, grâce à deux caméras infrarouges associées à un logiciel d’acquisition de données.
Il ressort des différentes situations de dégustation testées que les éléments du contexte alimentaire ont des pouvoirs émotionnels variés. Notamment, les odeurs, comme celles des boissons alcoolisées, sont de forts vecteurs émotionnels tout comme les stimuli auditifs lorsqu’ils affectent directement le sujet (ex : une musique appréciée). Ainsi, des appréciations différentes ont été notées pour un même produit dans des conditions émotionnelles différentes.
Ce travail de thèse est venu confirmer l’impact des états émotionnels sur la prise de décision. On pourrait imaginer que la pupillométrie soit à terme, un moyen de prédire cet effet, surtout si elle est couplée à d’autres méthodes d’évaluation des émotions.