Marché
Le Red bull « original » obtient le feu vert de la DGCCRF
« Cela reste un produit sur le lequel il y a une suspicion », déclarait Rozelyne Bachelot, ministre de la Santé, la semaine dernière dans les colonnes du Parisien, à propos de la recette originale de Red Bull. Après douze ans d’interdiction en France, le produit sera pourtant disponible mi-juillet dans les linéaires. Ainsi en ont finalement décidé Bercy et les services de la DGCCRF le 16 mai dernier en autorisant la mise sur le marché de la boisson énergisante à base de taurine dans l’hexagone. Ceci contredit l’avis de l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments recommandant des expertises plus précises concernant la nocivité de la boisson.
Suivi des consommateurs
Par mesure de précaution et de vigilance, le ministère de la Santé vient de demander à l’Afssa la mise en œuvre d’un suivi post consommation et d’une information précise à l’attention du grand public sur les effets indésirables. Des mentions particulières seront aussi apposées sur les canettes à destination des femmes enceintes et des enfants incitant à la modération. Des plaquettes d’information seront aussi distribuées dans les bars et boites de nuit. « Nous préparons également une circulaire pour la rentrée avec le ministère de l’Éducation nationale afin que Red Bull soit interdit à la vente dans les établissements scolaires », précise Rozelyne Bachelot. Contacté par Processalimentaire.com, Red Bull ne souhaite s’exprimer ni sur le produit ni sur ce contexte de mise sur le marché.
Autorisée dans 25 pays
Déjà autorisée dans 25 pays de l’Union Européenne et 140 pays dans le monde, Red Bull avait porté plainte contre la France auprès du Conseil d’État et réclamé 300 millions d’euros de dommages et intérêts suite à l’avis négatif de commercialisation donnée par l’Afssa sans pour autant avoir réussi à prouver la nocivité du produit. Début avril, une version à base d’arginine – acide aminé autorisé en France – avait été annoncée par la marque.
En cause dans la formulation originale selon l’Afssa, les effets nocifs du D-Glucuronolactone et de la taurine, acide aminé présent à hauteur de 0,4% dans la boisson. L’agence avait pointé les risques importants de dépassement des doses journalières recommandées en cas de consommation régulière. Pour elle, la sécurité d’emploi n’est donc pas assurée.
Si Bercy a été contraint d’ouvrir la porte du marché français à Red Bull, le dossier ne semble pas clos. La Commission Européenne vient de saisir l’AESA, Agence européenne de sécurité des aliments, afin d’avoir un nouvel avis.
Le boom des boissons énergisantes
Selon un étude Mintel, le marché des boissons énergisantes a augmenté de 11% en 2006 et a suivi une croissance encore plus soutenue en 2007. A elle seule, Red Bull totalise plus de 3,6 milliards de canettes vendues dans le monde en 2007. L’équipe commerciale française compte déjà 100 personnes à son siège parisien.