Ingrédients
Les effets santé des substituts de sucre reconnus
Le quatrième lot d’avis de l’Efsa relatif aux demandes d’allégations de santé dépendantes de l’articles 13.1 du règlement européen n°1924/2006 a délivré de rares conclusions favorables. Parmi elles, une opinion remarquée (EFSA Journal 2011;9(4):2076) a reconnu la relation positive entre un certain nombre de substituts de sucre (xylitol, sorbitol, mannitol, maltitol, lactitol, isomalt, érythritol, D-tagatose, isomaltulose, sucralose et polydextrose) et la diminution de la déminéralisation dentaire, ainsi que la réduction de la réponse glycémique post-prandiale.
Maintien de la minéralisation dentaire
Sur la question de la santé dentaire, les experts de l’Efsa ont établi que la consommation d’aliments et boissons sucrées à une fréquence supérieure ou égale à quatre fois par jour augmente la déminéralisation. C’est ainsi que les substituts du sucre peuvent maintenir la minéralisation dentaire, à condition de ne pas conduire à l’érosion dentaire. Les allégations visées seront comparables à « santé dentaire », « reminéralisation des dents », « non cariogénique », « n’augmente pas la dégradation dentaire ». Le panel a considéré que ces allégations ne pourront être apposées que si les aliments concernés ne diminuent pas le pH de la plaque dentaire en-dessous de 5,7 durant plus de 30 minutes après consommation. Précisons que cette condition fait référence au test de pH télémétrie développé par l’Université de Zürich et promu par l’organisation Toothfriendly International. Ces mesures sont réalisées en routine dans différents instituts. En novembre dernier, l’Efsa avait déjà publié des avis favorables quant aux allégations de santé dentaire relatives aux chewing gums sans sucres ajoutés. Les scientifiques avaient souligné que les bénéfices sur la santé bucco-dentaire sont indépendants du type de polyol utilisé.
Régulation du taux de sucre dans le sang
Sur la question de la régulation du taux de sucre dans le sang, les experts de l’Efsa ont reconnu le rôle positif de ces substituts de sucre pour réduire la réponse glycémique post-prandiale (sans augmenter de manière disproportionnée la réponse insulinémique). Les allégations autorisées pourront être du type : « propriétés de faible glycémie », « vitesse réduite de digestion et d’absorption dans le cadre d’une réponse glycémique faible ». Dans les deux cas, l’avis indique également que des effets laxatifs peuvent apparaître si des quantités excessives de polyols sont consommées. En conséquence, l’étiquetage des aliments contenant plus de 10 % de polyols ajoutés devra inclure un message d’avertissement, conformément à la directive 94/54/CE.
L‘avis conforte évidemment l’ensemble de producteurs de ces édulcorants, tels que le groupe Roquette, leader mondial des polyols. « Véritables outils de prévention de la carie, les polyols ont permis l’essor et le succès des chewing gums sans sucres. Aujourd’hui, cet avis nous renforce dans l’un de nos axes stratégiques de développement : la nutrition-santé et conforte le travail scientifique que nous y consacrons», affirme Didier Videau, directeur développement marchés – Nutrition Business Unit de Roquette. « Cette confirmation de la science qui sous-tend nos ingrédients est un pas important pour permettre aux industriels de communiquer sur des bénéfices santé, tout en permettant aux consommateurs de faire des actes d’achats de manière mieux informée”, a réagi Caroline Sanders, directrice du marketing monde et de la communication pour Tate & Lyle Speciality Food Ingredients, fournisseur du polydextrose Sta-Lite et du sucralose Splenda. “C’est le résultat d’un travail intense d’explication conduit depuis 2009, ainsi que d’un dialogue qui s‘est avéré finalement constructif », a déclaré Anke Sentko, vice-présidente aux affaires réglementaires et à la communication nutritionnelle chez Beneo, qui propose l’Isomalt ainsi que le sucre fonctionnel Palatinose.
Fibres solubles : effet prébiotique recalé
Reste que beaucoup des fournisseurs de polyols sont aussi pourvoyeurs de fibres solubles. Or ce même lot d’avis a été décevant quant aux effets santé possiblement revendiqués. En particulier, l’effet prébiotique a été systématiquement recalé. Pour autant, l’avis sur les substituts de sucre les encourage à poursuivre leurs efforts. À l’instar de Roquette, qui voit, par cet avis, une opportunité pour sa fibre Nutriose, qui a été reconnue «bon pour les dents » par les experts de l’Université de Zurich, et induit une faible réponse glycémique par rapport au glucose . « Avec ces caractéristiques, l’avis favorable sur le maintien de la minéralisation de la dent et la réduction de la réponse glycémique relatif à certains substituts de sucre est motivant», a commenté Didier Videau.