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Les industriels redoutent une pénurie de beurre
Les industriels de la boulangerie, viennoiserie, pâtisserie et biscuiterie ont déjà alerté les Autorités quant à l’envol des prix du beurre (lire ici). Ils craignent désormais une pénurie dès la rentrée.
« Depuis mai 2016, les prix du beurre industriel ont doublé et nous, industriels de la boulangerie, nous trouvons en difficulté car nous ne pouvons nous passer de lui. Pour un croissant, le beurre représente 50 % du coût et 25 % de la matière première. De plus, nous craignons une pénurie dès le mois de septembre. Si nous ne pouvons assurer l’approvisionnement, nous devrons arrêter les lignes de production », s’inquiète Matthieu Labbé, directeur général de la Fédération des Entrepreneurs de Boulangerie (FEB). « Cette crise peut avoir des impacts très négatifs à court et moyen terme : cela va fragiliser notre filière et dans le cas de forte dégradation, cela pourrait aussi avoir un effet sur l’emploi », prévient-il.
5,3 euros le kilo de beurre industriel
Entre mi-2016 et juin 2017, les prix ont augmenté de 103 % et la hausse devrait se poursuivre. Actuellement, les prix atteignent environ 5,3 euros le kilo de beurre vrac. Les industriels fabricants de biscuits et gâteaux ajoutent, quand à eux, que les spécialités de type beurre frais et d'origines régionales ou françaises ont encore plus augmenté. « Sur la base du prix actuel, le surcoût annuel est évalué à 68 millions d’euros pour les fabricants de biscuits et gâteaux par rapport à 2016 », précise Fabien Castanier, secrétaire général du syndicat.
Mettre plus de beurre en fabrication chez les laitiers
Face à ces difficultés, la FEB et les fabricants de biscuits et gâteaux ont échangé entre eux et demandent que les autres acteurs de la filière prennent leurs responsabilités. Ils demandent notamment à l’industrie laitière de mettre en fabrication plus de beurre et aux distributeurs et restaurateurs de répercuter les hausses de prix. « Nous avons prévu de rencontrer la Fédération Nationale des Industries Laitières cette semaine. La semaine dernière, nous avons été reçus par le ministère de l’agriculture et de l’alimentation, avec à la clé des échanges très constructifs. Nous avons également été mis en relation avec un médiateur pour évoquer les hausses de prix avec les distributeurs», termine Matthieu Labbé.