Ingrédients

Les polyphénols de fruits, actifs santé reconnus

2 juin 2014 - Amélie Dereuder

Fraises, oranges, raisins, myrtilles... Des travaux sur les polyphénols de ces fruits ont été présentés par des chercheurs de l'Inra, de l'Inserm et de différentes universités lors du colloque MIS qui s'est tenu à Quimper. Crédit photo Globalphotogroup - Fotolia.com

Les fruits sont bien connus pour leurs bienfaits sur la santé. Parmi les composés les plus prometteurs, on retrouve les célèbres polyphénols dont les effets sont de mieux en mieux connus. Objets de nombreuses recherches, ils ont été mis à l'honneur lors du colloque Molécules & Ingrédients Santé du 21-22 mai. Voici quatre extraits qui ont montré des effets positifs sur les maladies cardio-vasculaires, le cancer et l'ostéoporose.

L'Inra, l'Université d'Auvergne et l'Inserm se sont focalisés sur la fisétine et son effet sur l'ostéoporose. Ce polyphénol présent dans la fraise limite le processus d'ostéopénie (baisse de la densité osseuse préliminaire à l'ostéoporose) consécutif à une carence d'hormone ou à une inflammation. D'après les études in vitro, la fisétine participe à réprimer la différenciation des cellules en ostéoclastes (responsable de la résorption osseuse) et à induire la différenciation en ostéoblastes (responsable de la minéralisation). Les chercheurs ont aussi observé un effet dose dépendant de ce polyphénol et de la minéralisation osseuse chez la souris.

L'entreprise néerlandaise BioActor BV a travaillé sur l'hespéridine, un polyphénol peu soluble extrait d'orange. L'hespéritine (son dérivé) est un bioactif qui améliore les fonctions endothéliales. Des troubles de ces fonctions sont fréquents chez les personnes atteintes de maladies cardio-vasculaires, de diabète, d'obésité ou de syndrome métabolique. Les études ont été menées sur des volontaires sains et la société a produit Cordiart, un mélange enrichi en hespéritine-7-O-rutinoside 2S, la forme la plus active. D'après les résultats, la biodisponibilité de ce composé a augmenté de 50%.

Les cancers en ligne de mire

L'Université de Bourgogne et l'Inserm ont étudié le resvératrol, un polyphénol présent dans le raisin et les baies. Pendant la conférence, l'accent a été mis sur son action préventive sur les cancers. Les équipes ont montré que ce polyphénol pouvait inhiber la prolifération des tumeurs en arrêtant le cycle de la cellule en phase S (les cancers sont dus à un dérèglement de ce cycle) et en déclenchant le mécanisme d'apoptose (mort cellulaire). Selon les chercheurs, l'intérêt du composé réside dans le fait qu'il ne présente pas de cytotoxicité sur les cellules normales.

L'Université de Strasbourg et Merck ont aussi choisi de travailler sur le cancer. Ils ont évalué l'effet de proanthocyanidines de myrtilles (flavan-3-ol, un polyphénol peu étudié car difficile à extraire) sur des lignées de cellules cancéreuses du côlon. D'après leurs travaux, un extrait enrichi en ce composé a induit une forte apoptose (plus de 90%) des cellules atteintes par voie extrinsèque, c'est-à-dire au niveau de la membrane.

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