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Matières premières: le bilan des récoltes
Après une année 2014 difficile en particulier pour les blés, le bilan des récoltes 2015 est globalement bon. Le point avec Arvalis, Terre Univia et Terre Inovia sur le blé, l'orge, le colza et le pois.
Blé tendre: production dépassant 40 millions de tonnes
Pour le blé tendre, les nouvelles sont bonnes selon Arvalis. Avec quelques jours d’avance par rapport à la date moyenne des quatre dernières années, les moissons étaient achevées au 10 août 2015 et se sont déroulées dans de très bonnes conditions. Le manque d’eau n’a finalement pas impacté les cultures, car il est intervenu hors de la floraison. Au 5 août, la production de blé dépasserait 40 millions de tonnes grâce à une hausse des surfaces de 3 % par rapport à 2014 et des rendements élevés estimés à 78,3 quintaux par ha en moyenne nationale. Pour rappel, la moyenne des cinq dernières années tournait autour de 72,6 q/ha. Sur le plan qualitatif, le taux de protéines est proche de celui de 2014, les autres critères physico-chimiques sont bons à très bons. Les teneurs moyennes en protéines sont comprises entre 10,5 et 11,5 %. Les indices de chute de Hagberg (l’aptitude d’un blé à être utilisé dans les industries de cuisson ) devraient également afficher un très bon niveau sur l’ensemble du pays compte tenu des conditions de remplissage et de maturation des grains.
Blé dur: amélioration par rapport à 2014
En ce qui concerne le blé dur, la récolte s’est achevée dans de bonnes conditions. L’avancement des cultures lors des épisodes de fortes températures a limité la dégradation du potentiel en place fin mai. Au final, les rendements moyens se situeraient autour de 50 q/ha dans le Sud-Ouest, entre 60 et 70 q/ha dans l’Ouest et elles sont supérieures à 70 q/ha dans le Centre. Elles sont en revanche inférieures à 35 q/ha dans le Sud-Est. Par la combinaison des rendements et de la hausse des surfaces d’environ 12% par rapport à 2014, la production nationale devrait ainsi revenir au niveau de 2013, autour de 1,8 million de tonnes, soit une augmentation de 21% par rapport à l’an passé. Les teneurs en protéines sont comprises entre 13,5 et 14,5 %. Néanmoins, on observe une certaine hétérogénéité. Le Sud-Est et l’Ouest sont en moyenne au-dessus de 14%, le Sud-Ouest entre 13,5 et 14%, le Centre plus hétérogène entre 12 et 14%.
Orge: bonne récolte pour les cultures d'hiver, plus mitigée pour celle de printemps
Dans le domaine de l'orge, les surfaces sont en léger retrait de moins de 1 % par rapport à l’an passé. Les surfaces d’orges d’hiver continuent à augmenter (+ 6%) alors que les surfaces d’orges de printemps diminuent (-15%). Les teneurs en protéines de l'orge d'hiver sont homogènes et basses, entre 9,5 et 10% en zone Nord. Ces valeurs devraient répondre aux besoins des utilisateurs brassicoles dans une majorité de cas. Les calibrages des orges brassicoles sont bons à très bons, très régulièrement proches de 90%. La récolte totale 2015 d’orges d’hiver est estimée à 9,6 millions de tonnes contre 8,4 en 2014. Par contre, la récolte d'orge de printemps est en baisse. La production devrait ainsi atteindre 2,9 millions de tonnes contre 3,2 l’an passé.
Pois et colza: année correcte
Pour le pois, Terres Univia et Terres Inovia observent de bons résultats de récolte en 2015, mais une déception en colza dans le grand quart Sud-Ouest. L'année 2015, avec des températures élevées au moment de la floraison des cultures et une fin de cycle avec un fort déficit hydrique cumulé à de fortes chaleurs, n'augurait rien de bon. Toutefois, les résultats des cultures oléagineuses et protéagineuses sont jugés relativement satisfaisants et meilleurs qu’attendus. Pour le colza, la production devrait dépasser les 5 millions de tonnes, en dessous de la campagne de 2014 (5,5 millions de tonnes), mais au-delà de la moyenne de production des cinq dernières années. Le rendement moyen national est estimé à plus de 35 q/ha pour une surface de récolte de 1,48 million d'hectares.
Dans un contexte climatique difficile pour les cultures de printemps, les performances en pois d’hiver et printemps dans les régions les plus au Nord permettent d’atteindre un rendement moyen national supérieur à 40 q/ha, comparable à 2014. Avec 155 000 ha de surfaces, en hausse de 13 % par rapport à 2014, la production est estimée à 650 000 tonnes. Les performances du pois de printemps en sec dans le Nord ont été meilleures que ce que pouvaient laisser présager les conditions climatiques de fin de cycle, avec un net avantage aux pois d’hiver, qui devraient poursuivre leur développement la prochaine campagne.
En revanche en dehors de ces cultures, Dijon Céréales estime que les cultures de printemps (maïs, tournesol, soja) donneront un résultat médiocre. En effet, leur développement s’est construit dans des conditions difficiles (chaleur et manque d'eau).