Nutrition
Nestlé identifie les mécanismes du choix des portions
L'OMS estime que 600 millions de personnes sont obèses et ont donc un risque accru de maladies cardiovasculaires et de diabète. En général, plus la ration servie d'un plat est grande, plus on mange. Une meilleure estimation de la « juste » portion pourrait donc limiter le phénomène. Et pour cela, il est nécessaire de connaître les mécanismes du choix. A ce sujet, le Nestlé Research Center en collaboration avec le Centre hospitalier universitaire vaudois (Lausanne, Suisse) a montré que le contrôle alimentaire basé sur la motivation et l'attention joue un rôle-clé dans le choix des portions.
D'après Julie Hudry, qui a dirigé ces travaux, les personnes qui mangent trop par anxiété, tristesse ou solitude pourraient manquer de ce fameux contrôle alimentaire. A l'aide de neuro-imageries, les scientifiques ont étudié la réponse cérébrale de femmes de poids normal en fonction de photos de différentes tailles de portion. Les volontaires devaient choisir quelle portion leur paraissait idéale pour ne plus avoir faim avant le repas du soir. Quand les photos de portions jugées trop copieuses étaient montrées pour la première fois, les équipes ont remarqué sur les scanners une excitation des zones cérébrales associées à la vision, à la projection et au système de renforcement (ou de récompense).
Comprendre les choix alimentaires par neuro-imageries
Pour les photos de portions jugées idéales, l'activité cérébrale était plus importante dans les zones associées à l'attention et au comportement adaptatif. D'après les chercheurs, cela suggère que les volontaires faisaient preuve de retenue lors de leur choix, en évaluant l'équilibre entre besoin énergétique et le désir de contrôler l'apport.
« Nous avons trouvé deux mécanismes parallèles. L'un est impliqué dans le décompte de la quantité de nourriture, du nombre de calories et du plaisir associé. Le second est un mécanisme de régulation qui juge quelle quantité est appropriée pour se sentir rassasié jusqu'au prochain repas», explique Julie Hudry. « Ce que nous ne savons pas, c'est si le second mécanisme est perturbé chez les personnes mangeant trop. Communiquer autour de ce mécanisme pourrait aider les gens à mieux contrôler leur appétit. »
En attendant, le groupe développe aussi des outils et des packagings qui éduquent les consommateurs à définir une portion adaptée à leur besoin, sans pour autant supprimer les aliments plaisir de leur alimentation. Ainsi aux États-Unis, Nestlé a imaginé un guide des portions de pizza afin d'aider ses consommateurs à avoir une alimentation plus saine.