Au coeur du Sial 2012, qui a lieu en ce moment à Paris Nord Villepinte jusqu'à jeudi, Sophie de Reynal, directrice marketing de Nutrimarketing, est intervenue au coeur de la partie ingrédients, au titre du Club PAI, pour répondre à une question : comment innover grâce aux PAI pour résister à la crise ?

L'édition 2012 du Sial, qui a lieu en ce moment à Paris Nord Villepinte jusqu'à jeudi, est un bon cru. « Malgré la crise, les industriels ont fait preuve de dynamisme, les innovations sont nombreuses et pertinentes. Même si l'on n'est pas sorti du tunnel, c'est de bon augure pour la suite », constate Sophie de Reynal, directrice marketing de Nutrimarketing. Elle est intervenue au coeur de la partie ingrédients, au titre du Club PAI, pour répondre à une question : comment innover grâce aux PAI pour résister à la crise ?

Elle s'est appuyée pour cela sur la base de données Innova, qui recense plus de 100 000 nouveaux produits par an, sur un partenariat avec Business Insight, ainsi que sur la visite de nombreux salons.

Pour elle, l'impact de la crise sur les comportements de consommation, est une forme de repli sur soi du consommateur. « Les consommateurs doutent de tout, il y a de nouveau besoin d'un surcroît de transparence et d'information. La naturalité et le développement durable en sortent gagnants, tandis que la santé, particulièrement la santé active, ont énormément souffert de la crise ».

Elle a illustré différentes stratégies, de l'innovation rupture aux éditions limitées en passant par l'innovation dans la communication. Mais aussi la reformulation à visée économique. « Depuis 2008, les industriels ont fortement mis l'accent sur la réduction des coûts, avec aujourd'hui une limite, d'autant que les cours de matières premières ne cessent de grimper », analyse-t-elle.

La crise modifie les comportements d'achats

La crise, bien que conjoncturelle, perdure et modifie en profondeur les comportements. La solution est donc de remettre le consommateur au centre de la réflexion. Sur l'axe santé, elle démontre que le segment de la digestion est le numéro un, notamment car l'efficacité des effets revendiqués peut être ressentie rapidement. « C'est pourquoi les produits sans lactose et sans gluten sont de plus en plus positionnés pour répondre à l'attente d'une meilleure digestion », illustre-t-elle. Elle indique que 90 % du marché du sans gluten est le fait de consommateurs qui ne sont pas intolérants.

"Le consommateur veut savoir ce qu'il mange"

Elle met en évidence les attentes autour d'une alimentation durable, « qui fasse du bien à ma santé et à la planète ». Mais pour elle, la principale évolution du comportement des consommateurs : c'est le « back to basics », c'est à dire la volonté d'avoir des produits plus simples, en apparence moins transformés, dans lesquels l'image industrielle est gommée. « Désormais, le consommateur veut savoir ce qu'il mange », affirme-t-elle. Cela se matérialise par divers positionnements qui font écho aux tendances clefs : le local pour l'éthique, la simplicité pour la naturalité et la nostalgie et l'authenticité pour le plaisir.

Diverses réalisations illustrent cette attente. Par exemple, Cereal Bio avec une boisson au soja du Sud-Ouest ou St Michel privilégiant les ingrédients issus de France. La simplicité s'exprime avec Fleury-Michon qui met en avant cinq ingrédients principaux ou Danone qui explique ingrédient par ingrédient la composition des P'tits Miam. Enfin, « la proximité permet de retrouver la confiance du consommateur , de dédramatiser le produit en le rendant familier », explique-t-elle. C'est l'exemple de Thierry Schweitzer, paysan-charcutier, qui allègue « consommez du sens » ou encore de Marie qui choisit « les mêmes ingrédients qu'à la maison ».

Sophie de Reynal met également en exergue la tendance « free from ». « Initialement, elle ne concernait que les allergènes, aujourd'hui est mis en avant tout ce que ne contient pas le produit. Aspartame et huile de palme sont particulièrement mis à l'index en France », observe-t-elle. Solution d'avenir : les conservateurs naturels à l'instar de l'acérola qui remplace l'acide ascorbique..