Ingrédients
Sucre : la concertation met tout le monde d'accord
Le 5 septembre, les représentants de la filière betterave-sucre française (planteurs de betterave, entreprises sucrières et utilisateurs de sucre) et Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, s'étaient donnés rendez-vous pour faire le point sur le rapport « les perspectives du secteur sucrier français après la fin des quotas européens en 2017 » rendu en 2015. Cette concertation a permis la signature d’un accord interprofessionnel triennal entre planteurs de betteraves et fabricants de sucre (portant sur les modalités de livraison et de réception des betteraves), pour la période 2017-2020, et la refonte de l’association interprofessionnelle de la betterave et du sucre (AIBS), désormais unique interprofession.
Selon le ministre, une véritable dynamique de filière s’est enclenchée et a permis de surmonter les divergences pour aboutir à des relations rénovées entre planteurs et fabricants : « Alors que l’agriculture française traverse une période difficile, la capacité de la filière sucrière à dépasser ses différends pour s’accorder sur un accord interprofessionnel mérite d’être saluée. Cette organisation collective constituera un véritable atout pour faire face à l’ouverture des marchés et surtout en tirer pleinement parti ».
La satisfaction est aussi réciproque pour les utilisateurs de sucre, notamment représentés par Alliance 7 (Fédération des produits de l'épicerie et de la diététique) et la Fiac (Fédération française des Industries d'Aliments Conservés). Les deux fédérations d'industriels se réjouissent d'être plus intégrées dans les décisions relatives à la filière sucre, mais aussi d'avoir une garantie d’approvisionnement. En effet, les industries utilisatrices de sucre s'inquiétaient fortement de la baisse des stocks de sucre en 2016 et craignaient une pénurie. Les entreprises sucrières ont renouvelé leur assurance de livrer les stocks contractualisés.
De son côté, le leader du sucre Tereos est aussi rassuré par le nouveau contrat. « Nous nous félicitons de la mise en place d’un accord qui crée les conditions d’une interprofession forte. En tant que coopérative, nous sommes attachés à une vision de filière qui prend en compte les intérêts agricoles et industriels de nos associés coopérateurs », estime Thierry Lecomte, président du conseil de surveillance de Tereos. Le groupe sucrier apprécie aussi la « modernisation » de l'interprofession, d'autant qu'il y est désormais directement représenté.
En juin 2016, le prix du sucre industriel dans l'Union européenne était estimé en moyenne à 342 euros la tonne. La France est le premier producteur européen. Le chiffre d'affaires de la filière est d'environ 4 milliards d’euros.