Chez Holvia, un opérateur instrumenté du système de capture de gestes, vue de dos, au poste de retrait de panne.

Le retrait des pannes est une tâche physique et pénible, qui suscite un turn-over fréquent sur le poste. Cet arrachage d'une membrane située à l'intérieur de la carcasse de porc est réalisée à la main, sans outil. Mais c'est aussi une tâche qui demande un savoir-faire, car de la maîtrise de la qualité de l'arrachage dépend la valorisation du co-produit, par exemple dans la matière grasse qui coiffe les rillettes.

« Sur un poste comme celui-ci, l'homme a la capacité de s'adapter à la variabilité du produit. Pour robotiser de manière efficiente, il faudrait un développement complexe, et in fine très onéreux, sans parler des risques maintenance sur des systèmes aussi complexes », analyse Philippe Morganti, responsable partenariats industriels au CEA Tech Pays de la Loire.Sur ce type de tâche, l'intérêt du cobot est qu'il maintient la présence d'un opérateur et de ses compétences, tout en l'aidant dans sa tâche en minimisant la pénibilité de l'opération.

Une prise de l'effort au niveau des articulations

« L’environnement de réalité virtuelle développé par CEA Tech pour les besoins du projet va aider la conception du système cobotique et permettre une première évaluation fonctionnelle et ergonomique par des opérateurs », poursuit Philippe Morganti. Le projet exploite une technologie de capture de mouvement, qui prend en compte non seulement la position de l'opérateur mais aussi, grâce à des logiciels de simulation 3D interactifs, les efforts produits par l’opérateur au niveau de chacune de ses articulations pour quantifier la pénibilité du poste de travail. Ces données sont actuellement exploitées pour le développement d'un cobot. Ce système robotisé d’assistance à l’opérateur vise à aider l’opérateur dans sa tâche, lorsqu’il n’est pas possible de robotiser le poste de travail. En outre, les outils de simulation permettent de quantifier les bénéfices de la solution et de l’optimiser.

« Si ce projet aboutit, nous aurons beaucoup d'autres postes qui pourraient être concernés par des applications cobotiques », souligne Francis De Langhe, directeur d'Holvia Porc Laval. De quoi faire du site un exemple d'usine agroalimentaire de demain.

Retrouvez d'autres solutions prospectives pour L'usine agroalimentaire de demain dans le numéro de janvier.