Quel impact pour l'emploi à Lactalis Craon ?
Suite à sa rencontre avec Emmanuel Besnier vendredi dernier, le ministre de l'économie Bruno Le Maire a indiqué que "Lactalis fera les investissements nécessaires sur le site de Craon, pour garantir la sécurité sanitaire du site et éviter que ne se reproduisent de telles contaminations". Une façon de rassurer les salariés quant au devenir du site, qui compte actuellement 250 salariés au chômage technique sur un total de 327 salariés.
Suite à la contamination des laits infantiles par Salmonella Agona, le site de Craon (53) est en effet à l’arrêt depuis le 8 décembre 2017. Une décision prise par un arrêté préfectoral le 9 décembre. Une mesure qui n’est pas sans conséquence sur l'emploi. Effective depuis le 8 janvier 2018, la demande de chômage partiel acceptée par la Direccte et mise en oeuvre par Lactalis est prévue pour le moment jusqu’au 4 février prochain. La décision a été prise, en lien avec les partenaires sociaux, de garantir le maintien à 100 % de la rémunération nette des salariés concernés par le chômage partiel pour la période à venir. La demande de chômage partiel pourra être renouvelée sous réserve de l’avancée de la situation et des résultats des analyses réalisées par le Centre national de recherche des Salmonelles, l'Institut Pasteur.
Les autres collaborateurs sont mobilisés pour les travaux de maintenance du site en vue du redémarrage des activités. Lactalis indique aussi que près de 70 salariés acceptent des missions sur d’autres sites à proximité avec une prise en charge de leurs frais de déplacement.
Milumel pesait 15 % du marché des laits 1er et 2eme âge
Du côté des syndicats, la CFTC souligne que des compensations importantes ont été obtenues avec le groupe Lactalis (compensation salariale pendant l'activité partielle, accompagnement lors des missions sur d'autres sites,...). La FGA-CFDT déclare rester très vigilante (...) et demande à ce que toutes les mesures soient prises, tant par les pouvoirs publics que par le groupe Lactalis, pour que les 327 salariés du site ne soient pas oubliés dans cette affaire et ne deviennent pas, à leur tour, victimes de ce scandale".
Au-delà des intentions, reste la réalité du marché. En France, avec sa marque Milumel, Lactalis détenait jusqu'à peu plus de 13 % du marché du lait de croissance en grande distribution et 15 % du marché des laits 1er et 2ème âge, derrière Guigoz (Nestlé) et Gallia (Danone). Des parts de marché tombées à zéro ces dernières semaines. Et qu'il lui sera très difficile de retrouver.