Equipements
Robotique collaborative : la Hannover Messe donne le ton
La Hannover Messe a fermé ses portes le 27 avril 2018 après quatre jours d’effervescence autour des nouvelles technologies pour l’industrie, tous secteurs confondus. Ce rendez-vous international majeur, équivalent allemand en termes d’impact de notre salon de l’agriculture, préfigure les usines de demain. Les robots, ou plus précisément le binôme homme-machine, en étaient les stars. Avec de nombreuses applications dans le secteur automobile, à l’avant-garde sur la robotique collaborative. Les opérateurs de production chez BMW ou Ford travaillent déjà depuis plusieurs années avec ces nouveaux « collègues en acier ». Améliorée grâce aux remontées de ces cas d’usage, la technologie ne cesse de progresser. Les dernières avancées présentées dans les allées du salon accentuent son intérêt pour la filière agroalimentaire. Illustrations.
Des robots munis de tous les sens
La jeune société allemande Yuanda Robotics, essaimée de l’Institut des systèmes mécatroniques de l’université de Leibniz-Hanovre, a développé un robot « prêt-à-l’emploi » capable de sentir, voir, penser et comprendre. L’actionneur peut exécuter des mouvements délicats, à l’image de ceux d’une main humaine. Il est associé à une caméra qui lui permet d’appréhender son environnement et d’adapter ses tâches. Les premiers robots devraient être disponibles fin 2018.
Un œil sur tout pour gagner en précision
Pour pouvoir travailler de manière répétable même sur des objets de formes différentes, un robot a besoin de coordonnées fiables.
« Le plan image de la vision et celui du robot ne sont jamais les mêmes », analyse le constructeur allemand SensoPart. Le système de vision Visor Robotic qu’il a développé s’adapte à cette situation. Il envoie des coordonnées au robot, directement dans son plan, pour qu’elles puissent être exploitées sans opération supplémentaire. Bénéfices concrets, il devient possible de localiser et de saisir des pièces provenant de différents modes d’approvisionnement. Pour éviter d’endommager la pince ou les produits, il est possible de contrôler l’espace libre autour du produit. |
Une programmation au doigt, à l’œil et à la voix
Le robot présenté par IBG Automation apprend les mouvements qu’il doit effectuer en observant les gestes de l’opérateur à côté de lui. Une caméra 3D détecte la position des mains et des bras de ce dernier. L’utilisateur peut également donner des indications au robot à l’oral. Le robot est même capable de lui transmettre des informations en retour. Si l’opérateur s’éloigne de l’actionneur, ce dernier peut décider de réaliser des opérations secondaires ou de se placer en mode « stand-by ». L’interface homme-machine visualise l’ensemble du système en trois dimensions.
Efficace comme la nature
La vie sur Terre est apparue il y a 3,5 milliards d’années. Une longévité plus qu’honorable qui a donné naissance à des structures particulièrement efficaces. La robotique n’échappe pas au bio-mimétisme, d’autant plus lorsqu’il s’agit de collaborer avec l’être humain. Festo maintient un rythme soutenu d’innovations en la matière, avec des préhenseurs inspirés de la langue du caméléon, de la trompe de l’éléphant ou encore des tentacules de la pieuvre. Cette année, l’automaticien a notamment présenté le Bionic Workplace, un espace de travail combinant son cobot bionique et une intelligence artificielle qui s’assure de la sécurité des interactions avec ces deux collègues.
La start-up suisse Anybotics a de son côté mis en avant sa technologie Anydrive, sans laquelle son « chien robot » Anymal (en photo) ne pourrait pas se déplacer. Il s’agit d’une articulation robotique IP67 qui rassemble un moteur, des engrenages, des ressorts en titane, des capteurs et une électronique intelligente. |
Deux bras pour deux fois plus d'agilité
L’Institut de recherche coréen KIMM a présenté un robot a deux bras qui se distingue par de nouveaux bras ultra-légers capables de porter chacun des charges de plus de 7 kg. Les chercheurs ont développé en parallèle un algorithme de contrôle spécifique, conçu nativement pour la gestion d’opération complexes nécessitant deux bras. Les dimensions de l’ensemble sont équivalents à celles d’un être humain, ce qui facilite son intégration.
Des collaborations en faveur de la flexibilité
Universal Robots, le pionnier danois de la collaboration homme-robot, a présenté les avantages et les dernières évolutions de sa plate-forme de développement d’applications UR+. L’enjeu est de décupler les capacités du robot tout en réduisant les coûts d’intégration de solutions complexes. Schunk (préhenseurs), Telesys (laser) ou encore OptoForce (capteur de force de couple) ont déjà joué le jeu de synergie. Parmi les derniers arrivés dans la famille UR+, les caméras Visor Robotic SensoPart présentées plus haut. |