La recommandation européenne 2019/1888 étend le suivi de la présence d’acrylamide dans les aliments à de nouvelles matrices. Croissants, pommes duchesse, muesli grillé au miel, chips et frites de légumes vont dorénavant être observés de près par les autorités compétentes et par les exploitants du secteur. Ces denrées citées dans l’annexe de la recommandation seront ainsi intégrées dans les plans de contrôle des inspecteurs de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). Les États-membres auront ainsi jusqu’au 1er octobre de chaque année pour remonter auprès de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) les données collectées au cours de l’année précédente afin de les compiler dans une base de données unique.
En avril dernier, le Bureau européen des unions de consommateurs (Beuc) a demandé à la Commission européenne d’élever les exigences sur le composé néoformé, qui apparaît au cours du process lors de la réaction de Maillard et qui a été classé comme cancérogène probable par le Centre international de rechercher sur le cancer (CIRC). Il alertait notamment sur la teneur moyenne en acrylamide des chips de légumes « deux fois plus élevée que celle des chips de pomme de terre (1121 µg/kg contre 457 µg/kg) ».
Un guide Ania d'aide à la gestion de l'acrylamide
Pour rappel, la Commission européenne a publié le règlement n°2017/2158 qui oblige les opérateurs à mettre en place des mesures d’atténuation appropriées en vue d’atteindre dans leurs produits (chips, frites, café, céréales pour petit-déjeuner, etc.) des teneurs qui soient aussi faibles que raisonnablement possibles et inférieures aux teneurs de références (principe Alara). Ce texte prévoit également que les valeurs de référence soient réévaluées tous les trois ans. Un document d’orientation de la Commission européenne est toujours en attente. « La Commission a pris beaucoup de retard sur le sujet de l’acrylamide », commente Anne-Ariel Ceyrac, responsable qualité au sein du pôle Alimentation saine sûre et durable à l’Ania, qui a publié en avril dernier un guide didactique dédié à la gestion de l’acrylamide.