Qualité

Anses : le programme de travail 2012

7 février 2012 - Anne-Katell Mousset

 

l’Anses va travailler à l’amélioration des méthodes de diagnostics, sur différents pathogènes comme les Stec ou encore les virus alimentaires (Crédits : Julián Rovagnati - Fotolia.com)

Hier, l’Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire) présentait son programme de travail pour 2012. Cette année sera notamment riche en axes de travail concernant la sécurité microbiologique des aliments. Principale raison : l’émergence brutale l’an dernier en Allemagne, mais également en France, du nouveau pathogène E. coli O104 : H4.

Cette épidémie, liée à la contamination de graines germées, a touché plus de 3500 personnes en Allemagne mais aussi en France. Plus récemment, c’est une contamination de melons par Listeria aux Etats-Unis qui a une nouvelle fois mis en évidence le rôle des végétaux dans les toxi-infections alimentaires collectives (Tiac). Ce sont notamment ces deux « alertes » qui conduisent l’Anses à renforcer son action vis-à-vis des risques microbiologiques en 2012. D’une part parce qu’elles soulignent la difficulté d’appréhender les risques émergents, comme ce fut le cas avec O 104 : H4 et d’autre part car les produits végétaux étaient jusqu’ici peu impliqués dans les toxi-infections alimentaires collectives.

L’Anses souligne également que même si le nombre de Tiacs a diminué pour certains germes comme Salmonella (diminution de 50% entre 2004 et 2009 en Europe), le problème reste récurrent pour Campylobacter. C’est en effet la première cause bactérienne de toxi-infections alimentaires en Europe avec près de 200 000 cas recensés en 2009 par l’Efsa (Autorité européenne de sécurité des aliments). Ainsi, en 2012, l’Anses (laboratoire de référence de Ploufragan/Plouzané) va mettre en place un plan de surveillance en filière porcs et bovins.

Les données des autocontrôles centralisées par l'Observatoire de l'alimentation

Autre axe de travail, la mise en place du volet sanitaire de l’Observatoire de l’alimentation (issu de la Loi de modernisation de l’agriculture et de la pêche). Ce nouvel organe sera constitué de trois volets : nutritionnel, socio-économique et sanitaire. L’objectif est de mettre en place avec les différentes instances concernées (DGAL, professionnels, Anses) un dispositif centralisant l’ensemble des données disponibles sur les dangers microbiologiques et chimiques dans les aliments. C’est notamment en s’appuyant sur les résultats d’analyses issues des autocontrôles des industriels que « cette « banque de données d’analyses » sera créée. Au cours de l’année 2012, l’Anses travaillera donc à proposer un cadre juridique et opérationnel pour collecter, gérer et traiter ces données. Elle recommandera les aliments et agents microbiens et chimiques à surveiller en priorité et soumettra des propositions d’indicateurs de qualité. Les résultats sont attendus pour mi-2013.

Du côté de la recherche, l’Anses va travailler à l’amélioration des méthodes de diagnostics, sur différents pathogènes comme les Stec (E. coli producteurs de shigatoxines), notamment en étendant la recherche à de nouvelles matrices alimentaires, mais également les virus alimentaires (norovirus, VHA, VHE…), afin de développer ou de mettre en place une surveillance de routine dans les aliments à risques.

L’Anses veut également au cours de cette année améliorer l’information du consommateur, notamment en publiant au troisième trimestre 2012, un guide reprenant l’ensemble de ses recommandations aux consommateurs en matière de microbiologie.

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