Qualité

E. coli O104:H4 dans le collimateur des autorités allemandes

1 juin 2011 - Anne-Katell Mousset

Dans un supermarché allemand, un consommateur lit l'affiche informant la clientèle de la provenance des "SalatGurke".

Depuis plusieurs jours, l'affaire du « concombre tueur » défraie la chronique. Principale suspecte ? Une Escherichia coli O104 : H4, appartenant au groupe des producteurs de shiga-toxines (STEC) dont le portrait robot a été tiré par l'Institut allemand Robert Koch (à lire ici).

Au 30 mai 2011, cet institut a déjà recensé 329 cas de SHU (Syndrome hémolytique et urémique) survenus depuis le 2 mai. Pour l'instant, 3 décès sont officiellement attribués à ce sérogroupe rare d'E.coli (O104 : H4) touchant principalement les femmes adultes (71% sont des femmes et 80% des individus touchés ont plus de 20 ans), mais les chiffres de 16 morts et plusieurs milliers de malades sont avancés.

7 pays européens touchés

Quant aux autres cas européens, ils proviennent de personnes ayant récemment séjournées en Allemagne. Ainsi, 7 pays européens ont notifié des cas, à savoir la France, la Suède, l'Angleterre, les Pays-Bas, le Danemark, l'Autriche, et la Suisse. En France, l'InVs a recensé 6 cas possibles de SHU sur des adultes de 16 à 55 ans, majoritairement des femmes (un seul cas d'homme).

L' E.coli O104 : H4, comme toutes les STEC, produit des vérotoxines capables de détruire des cellules de l'intestin ou des reins. Les symptômes se manifestent par des diarrhées sanglantes accompagnées dans les cas les plus graves d'un syndrome hémolytique et urémique provoquant des insuffisances rénales.

Des légumes crus espagnols d'abord incriminés

Hier encore, les autorités Allemandes incriminaient des légumes crus en provenance d'Espagne. Mais cette piste ne semble être abandonnée. En effet, même si des STEC ont été retrouvées sur ces légumes, il ne s'agit pas de la souche virulente d'E. coli O104 : H4.
Dans tous les cas, le réservoir principal des Stec est le tube digestif des ruminants. La présence de ces bactéries sur un aliment est donc due à une contamination fécale à un moment ou un autre de la chaine de distribution. La bactérie n'étant pas résistante à la cuisson, les principales sources de contaminations sont les produits carnés crus ou insuffisamment cuits, les produit laitiers au lait cru et les végétaux consommés crus.

Pour l'instant, les autorités européennes recherchent encore la source de la contamination. Seule certitude : tous les cas concernent des personnes habitant ou ayant séjournées en Allemagne.

Inquiétude des consommateurs

Du côté de l'Espagne, l'on dément depuis le début toute responsabilité dans cette crise sanitaire. Un communiqué de la Fepex (Association espagnole des producteurs et exportateurs de fruits), s'inquiète des conséquences de ces accusations. Pour l'association, les pertes économiques sont déjà gravissimes. En effet, l'Allemagne représente 24 % des exportations de fruits et légumes espagnols (2,2 millions de tonnes en 2010). Depuis le début de la crise, les importations de fruits et légumes espagnols auraient complètement cessé selon la Fepex. Une paralysie également redoutée par les producteurs français, inquiets que les consommateurs boudent leurs produits.

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