Lors de la quatrième opération internationale Opson de lutte contre les trafics alimentaires menée par Interpol, les douanes ont trouvé en France du caviar chinois douteux et de fausses boîtes de « caviar d’Aquitaine ».

Caviar chinois douteux, fausses boîtes de « caviar d’Aquitaine », farines de krill destinées à l’aquaculture, des fraises illégalement importées… L’opération internationale Opson de lutte contre les trafics alimentaires menée par Interpol dans 47 pays (dont 20 Etats-membres) en décembre et janvier derniers s’est finalisée avec la saisie de 2500 tonnes de produits frelatés et contrefaits. Outre les réseaux de distribution, l’enquête met en avant Internet comme catalyseur de cette offre criminelle. « Le préjudice se mesure non seulement en termes de pertes économiques considérables engendrées par l’orientation des ventes vers des produits contrefaits mais également en termes de baisse de la confiance envers les marques affectées de santé publique » , déclare Stéphane Berlot, directeur commercial pour la France au sein de Mark Monitor, société spécialisée dans la protection des marques sur Internet. « Surveiller Internet et les plate-formes de commerce en ligne est indispensable. Il n’y a pas que les marques de luxe qui sont concernées. Toutes les denrées alimentaires qui ne sont pas périssables ou qui ont des dates de péremption éloignées et sont transportables par petits colis sont concernées », alerte-t-il.

Première étape pour se prémunir de ce type de fraudes, bien vérifier que les marques sont enregistrées dans les pays où elles sont commercialisées (noms de domaine par exemple. « Si elles ne sont pas enregistrées, des fraudeurs risquent d’utiliser le nom de la marque pour attirer du trafic vers le site de produits frauduleux », poursuit Stéphane Berlot. « Sur les places de marché en Chine qui vendent à l’international par exemple, notre rôle consiste à repérer des prix nettement plus bas que la moyenne, des logos ou contenants qui ne sont pas fabriqués par la marque. Nous signalons l’offre à la place de marché pour la retirer. L’idée est de vider la vitrine du fraudeur », illustre-t-il.

Se méfier des fausses applications mobiles

Une fois la marque enregistrée, une surveillance régulière sur le web est primordiale. « Cela inclut les sites web, les places de marché mais aussi les réseaux sociaux. Il y a de plus en plus de créations de pages au nom des marques connues destinées à promouvoir des produits frauduleux. Autre point de vigilance, les applications mobiles de plus en plus prisées par les consommateurs pour acheter leurs produits. « On assiste pour le moment majoritairement à des captures de coordonnées bancaires mais bientôt ce sont de faux sites e-commerces de marques et de fausses applications qui risquent de se développer », prévoit Stéphane Berlot.