En réorientant sa stratégie sur les secteurs industriels, le groupe Paredes ne se doutait pas que l’année 2020, marquée par la crise sanitaire du Covid-19, allait être aussi intense. Résultat, le groupe spécialiste de l’hygiène, connu pour ses EPI et la distribution de produits détergents et désinfectants, affiche un chiffre d’affaires de 221 millions d'euros, soit une hausse de 30 % en France (203 M€) et de + 10 % en Italie (18 M€). « Le fait d’avoir un stock fourni nous a permis de gagner des parts de marché », confie François Thuilleur, p-dg du groupe.

Ce qui a permis de réinvestir massivement, en particulier dans l’usine de production française de bobines d’essuie-mains ouatés implantée à Genas (69). Ainsi, 3 millions d'euros ont été alloués dans une nouvelle ligne. « Le nouvel équipement a une capacité de 20 000 tonnes (contre 10 000 tonnes pour nos anciennes machines). Il permet d’atteindre une vitesse de production 2,5 fois plus rapide que les lignes classiques (jusqu’à 600 mètres à la min) », indique le p-dg. La nouvelle ligne a été modernisée pour permettre la connexion à un ERP pour les actions de maintenance à distance par exemple ou le contrôle en temps réel. Aujourd’hui, la ouate représente 15 % du chiffre d’affaires du groupe.
Le fournisseur de produits d’hygiène capitalise également sur un nouveau site Internet lui permettant de proposer en e-commerce les 7000 références disponibles au catalogue. « Ce site a vocation à devenir la référence de l’e-commerce B2B dans le domaine des produits d’hygiène », commente François Thuilleur.
Enfin, le groupe a reversé un tiers des bénéfices réalisés en 2020 à ses collaborateurs. « Au pic de la crise sanitaire, les usines ont tourné 7 jours sur 7 en 3:8. C’est une façon de récompenser les salariés, mais aussi de les fidéliser », indique-t-il.

L’objectif de Paredes est à présent de conserver cette croissance en 2021, avec en ligne de mire la position de numéro 1 de l’hygiène. « Nous avons eu un bon démarrage en 2021 (+ 10 % pour le chiffre d'affaires). Nous attendons maintenant le second trimestre qui devrait être marqué par une demande plus massive des bureaux du fait de la reprise progressive des travailleurs sur site », souligne François Thuilleur.
« Nous sommes convaincus qu’en termes d’hygiène du personnel, nous ne reviendrons pas aux conditions d’« avant Covid ». Au-delà des zones de production, les mesures d’hygiène ont été renforcées dans les bureaux et les parties administratives. Il y a toute une pédagogie qui a été faite », souligne Jean-Yves Bastin, chef de marché industrie de Paredes.

Des tensions sur le marché de l’acide peracétique

En parallèle, le groupe fait face aux tensions sur les matières premières, pour les prix du plastique en particulier mais aussi pour certains tensio-actifs utilisés dans les produits de nettoyage. « La longue période de froid aux États-Unis a entraîné une baisse de la production dans les usines de produits chimiques. C’est le cas en particulier de l’acide peracétique. En revanche, il n’y a plus de tension sur le marché de l’éthanol », indique Jean-Yves Bastin.