Environnement
Impact carbone : l’Ariatt Franche Comté accompagne les PME
L’Ariatt (Association régionale de l'industrie agroalimentaire et de transfert de technologies) de Franche Comté vient de rendre les premiers résultats d’un programme collectif autour du Bilan Carbone. Quatre PME de la région ont participé au projet financé par l’Ademe et le Feder :
- Arcado : regroupement des établissements Jean-Louis Amiotte d’Avoudrey et Morteau Saucisse de Morteau
- Euroserum
- Un atelier de fabrication de comté et de Morbier
- Une cave d’affinage de conté sous l’égide des l’Urfac (union regionale des fromages d »Appellation Comtois)
Des gisements importants d’émissions de gaz à effet de serre ont été identifiés comme économisables par ces entreprises.
Les motivations pour rejoindre ce programme ont été différentes suivant les PME : anticiper une éventuelle taxe carbone, demande de clients ou encore besoin de « disposer d’un point zéro à partir duquel des améliorations sont possibles », comme l’explique Eric Chevalier, membre du CA de l’Urfac.
90% des émissions de GES dues aux matières premières
C’est TMI Europe qui a été chargé par l’Ariatt de permettre aux entreprises agroalimentaires de calculer leur impact environnemental global et agir en conséquence pour réduire au maximum leur émission de GES directes ou indirectes, notamment celles des fournisseurs.
Pour les quatre entreprises, le total est de 595 000 tonnes d’équivalents C02. Toutefois il faut signaler que 90% des ces émissions sont dues à la production de matière première, indépendante de la production de l’entreprise agroalimentaire. Les entreprises de l’Ariatt ont donc travaillé sur une autre notion : la « contribution carbone », s’intéressant ainsi uniquement à la part due à la transformation des matières premières.
L’impact direct des entreprises a donc été estimé à 56 500 tonnes d’équivalent CO2 surtout répartis sur 6 postes :
- Fret. Que ce soit approvisionnement ou livraison
- Énergie utilisée pour le fonctionnement du site
- Intrants : ingrédients produit de nettoyage
- Fuite de gaz frigorigènes
- Déplacements : domicile-travail, trajets des commerciaux
- Futurs emballages
Les émissions de GES facilement diminuées de 5%
Parmi ces émissions, 5% - soit 2000 tonnes – ont été identifiées comme facilement économisables. C’est à dire que réduire de 5% des émissions de GES ne nécessitaient pas ou peu d’investissements. Parmi les actions mises en place : la réduction des fuites de gaz frigorigènes, le passage au super poids-lourd ou le changement de conditionnement des produits de nettoyage.
Pour Philippe Bordeau, expert de TMI I Europe « La réalisation des études a permis d’identifier dans les IAA des gisements de CO2 économisables avec peu d’investissements. Qui aurait imaginé que quelques kilos de fluide frigorigène perdus représentent des tonnes d’équivalents CO2 émises ? ».
Plusieurs autres gisements supplémentaires ont été identifiés pour un total de 20 000 tonnes, sur un total de 56 500. Réduire à ce point les émissions de GES, demandera un investissement plus conséquent qui doit être encore réfléchi. Parmi les pistes à l’étude : la création d’une plate-forme logistique mutualisée ou encore l’investissement dans le nouveaux modes de production d’énergie.