Qualité

L’Anses propose une définition du bien-être animal

4 mai 2018 - Marjolaine Cérou

Les experts de l’Anses s’appuient sur des grilles d’évaluation pour objectiver les conditions du bien-être animal. Une première étape dans la définition de critères. Crédit : Fotolia.

Les attentes sociétales autour du bien-être animal ne cessent de s'accroître. D’après une étude publiée par la Commission européenne en mars 2016, 94 % des citoyens européens y accordent de l’importance et 82 % pensent que les animaux d’élevage devraient être mieux protégés qu’ils ne le sont actuellement. L’Anses vient de publier une première définition du bien-être animal. Cet avis tient compte de l’évolution des connaissances scientifiques. «Il synthétise les réflexions des experts mobilisés sur le sujet. Il constituera la base essentielle qui définira le cadre des futurs travaux de recherche et d’expertise de l’Agence sur laquelle les experts se fonderont pour des avis ultérieurs dans ce domaine », indique Robert Genet, directeur général de l’Agence. S’appuyant sur les enjeux philosophiques, sociétaux et scientifiques, les experts proposent ainsi la définition suivante : « le bien-être d’un animal est l’état mental et physique positif lié à la satisfaction de ses besoins physiologiques et comportementaux, ainsi que de ses attentes. Cet état varie en fonction de la perception de la situation par l’animal. ».


Comment cette définition s’appliquera-t-elle sur le terrain ? Concrètement, l’Anses a élaboré des grilles d’évaluation avec des degrés de complexité variables. Les experts se sont appuyés sur le tableau élaboré par le projet européen « Welfare Quality » pour la mesure du bien-être des animaux d’élevage qui tient compte de l’alimentation, de l’hébergement, de la santé et du comportement des animaux. Pour autant, si cette solution s’applique aux conditions des animaux d’élevage, elle semble moins adaptée pour l’évaluation des animaux de laboratoire et de compagnie. Selon les experts, ces grilles d’évaluation donnent une « vision plus objective et plus précise de la situation vis-à-vis du bien-être des animaux, dépendant du contexte de leur rapport aux humains ». L'avis souligne également que l’évaluation du bien-être des animaux nécessite une bonne connaissance, non seulement de la biologie des espèces concernées, y compris de leurs antécédents évolutifs, mais aussi des méthodes adaptées à cette évaluation. Le développement de ces connaissances fournira une base solide pour l’analyse du risque d’atteinte du bien-être des animaux.

Loi Alimentation : des lanceurs d'alerte dans les abattoirs

Pour rappel, le ministère de l’Agriculture a mis en œuvre le « Plan d’action prioritaire en faveur du bien-être animal 2016-2020 ». Un rapport vient d’être publié sur l'amélioration des conditions de travail en abattoirs. Réalisé par l’Anact (Agence de l’amélioration des conditions de travail), celui-ci met en évidence qu’il est nécessaire de prendre en compte la réalité du travail des différents acteurs (opérateurs et agents vétérinaires en abattoir, acteurs en amont) pour développer des modalités qui permettent d’améliorer la protection des animaux de manière effective. Plusieurs pistes ont été évoquées parmi lesquelles, la formation et l’intégration des opérateurs en bouverie et tuerie, le management et le dialogue professionnel, etc. Dans le projet de loi Alimentation, suite aux derniers amendements adoptés en Commission des Affaires, les abattoirs disposeront d'un système de lanceur d'alerte, mis en place par la loi Sapin 2. En l'état, le projet de loi prévoit aussi un responsable de la protection animale et le renforcement de la formation et de la sensibilisation des acteurs.


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