Les IAA se mobilisent contre les TMS
La semaine dernière, les branches « risques professionnels » de la Caisse nationale d'assurance maladie des travailleurs salariés (CNAMTS) ainsi que les Caisses régionales d’assurance maladie (CRAM) ont organisé des visites dans des entreprises ayant mis en place des actions concrètes pour combattre les TMS. Dans le secteur agroalimentaire, les interprofessions des filières viande de boucherie, abats de boucherie et viande de volaille ont signé le 14 mai dernier à Paris avec CNAMTS - organisatrice de l’évènement – une charte de partenariat définissant les actions prioritaires de prévention.
+18% par an
En France, les TMS sont la première cause de maladie professionnelle reconnue. Elles représentent près de trois quart des nouvelles maladies professionnelles prises en charge chaque année. Leur nombre s’accroît d’environ 18 % par an depuis dix ans.
Le secteur agroalimentaire reste particulièrement touché par les TMS, en particulier les activités d’abattage, de découpe de viande de boucherie et de production de viande de volailles. Dans ces activités, les TMS constituent la première cause de maladies professionnelles avec des indices de fréquence respectifs de 17, 28 et 26 maladies professionnelles déclarées pour mille salariés. Malgré l’automatisation d’un nombre croissant de tâches, ces secteurs exigent encore souvent aux opérateurs d’effectuer des gestes répétés sous forte contrainte de temps. « Ainsi, les temps de récupération peuvent être compressés, l’organisation du travail laissant alors peu de marge de manœuvre aux salariés », précise l’assurance maladie.
La filière viande s’engage
Face à la progression continue des TMS, la branche des risques professionnels de CNAMTS s’est donnée pour objectif de stabiliser son indice de fréquence d’ici fin 2012 dans les secteurs particulièrement touchés. Sur trois ans, le programme prévoit le déploiement de méthodes d’évaluation et de prévention dans les entreprises, avec un engagement fort des branches professionnelles et des services de santé au travail. En 2009, la moitié des entreprises de plus de 50 salariés ayant eu au moins trois cas de TMS reconnus entre 2005 et 2007 seront visitées. Objectif : sensibiliser les entreprises et accompagner les comités d'hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) dans leurs actions de prévention des TMS.
Réunis à Paris le 14 mai dernier, les différentes branches professionnelles* des secteurs de la viande (1500 établissements représentant 58000 salariés) ont signé une charte de partenariat dans laquelle elles s’engagent à mener des actions prioritaires :
- prévention des TMS centrée sur le pouvoir de coupe du couteau avec la formation de référents en entreprise
- amélioration de la conception des locaux pour prévenir les chutes et les glissades de plain-pied, les risques liés à l’ergonomie et aux circulations dans les ateliers,
- renforcement de l’accueil des nouveau salariés
Une aide financière simplifiée pour les petites entreprises
Pour les entreprises de moins de 50 salariés, la CNAMTS met en place un nouveau dispositif financier pour l’aide à l’accompagnement par un professionnel reconnu – ergonome par exemple - lors de la réalisation du diagnostic initial préalable au plan de prévention. Cette aide s’élève à 50% du montant de cette prestation avec un plafond de 2000 euros.
Josselin Moreau
* Les signataires de cette charte sont : la Fédération nationale des exploitants d’abattoirs prestataires de service (FNEAP), la Fédération nationale de l’industries et du commerce de gros des viandes (FNICGV), le Syndicat national des industries des viandes et le Syndicat national du commerce du porc (SNIV/SNCP), le Syndicat national des entreprises de travail à façon de la viande (SYNAFAVIA), la Confédération nationale de latriperie française (CNTF), la Fédération des industries avicoles (FIA) et le Comité national des abattoirs et ateliers de découpe de volailles, lapins, chevreaux (CNADEV)