Santé Publique France a publié fin mars son rapport sur la surveillance des toxi-infections d’origine alimentaire (Tiac) en France pour l’année 2018. Résultat, 1 630 Tiacs (+ 24 % par rapport à l’année précédente) ont été déclarées en France, affectant 14 742 personnes, dont 777 (5 %) se sont présentées à l’hôpital et 2 sont décédées. Pour Santé Publique France, cette augmentation s’explique par une augmentation des déclarations.
Globalement, la proportion de chaque pathogène impliqué reste identique à l’année précédente. Salmonella reste en tête des agents pathogènes à l’origine des Tiacs dans 35 % des cas (contre 30 % en 2017). Dans 30% des cas, le sérotype S. Enteritidis a été retrouvé, suivi de S. Typhimurium (19 %). Pour 31 % des Tiacs confirmées à Salmonella, le sérotype n’est pas connu.
Les agents toxiniques Staphylococcus aureus, Clostridium perfringens et Bacillus cereuses pathogènes sont les plus couramment suspectés, sur la base des informations épidémiologiques et cliniques (à partir de la durée médiane d'incubation, des signes cliniques et des aliments mis en cause). Enfin, certaines Tiacs restent non élucidées. Aucun agent n'a pu être mis en évidence dans 16 % des infections d’origine alimentaire déclarées (18 % en 2017).
Les plats cuisinés et aliments prêts-à-être consommés en tête
Dans 30 % des Tiacs où un agent pathogène a été confirmé ou suspecté, les plats cuisinés ou les produits prêts-à-être consommés (salades composées, pizzas, sandwichs,…) sont concernés. La consommation de viande a été suspectée d’être à l’origine de 10 % des Tiacs, suivie par les coquillages (8 %), les volailles (7 %), les œufs et ovoproduits (7 %), les poissons (5%), les produits laitiers (3 %), les crustacés (2 %) et les produits de charcuterie (1 %). Aucun aliment n’a pu être suspecté dans 27 % des cas. Dans plus d'un tiers des Tiacs liées à la présence de Salmonella, aucun aliment n’a pu être mis en cause.
Le rappel des bonnes pratiques
D’après Santé Publique France, l’augmentation du nombre de Tiacs déclarées entre 2017 et 2018 est principalement observée suite à un repas pris en famille (+35 %) ou en restauration collective (+29 %).
En cette période de confinement, l’Anses vient de rappeler les bonnes pratiques pour éviter les toxi-infection d’origine alimentaire (nettoyage des surfaces et des équipements, stockage des aliments, respect de la DLC, etc.).
Pour rappel, les chiffres diffusés par Santé Publique France font suite aux données de déclaration obligatoire, après consultation chez un médecin. Ce qui signifie que les données sont probablement sous-estimées.