Qualité

Poisson : les fraudes sur l'étiquetage en baisse en Europe

7 décembre 2015 - Marjolaine Cérou

Seuls 4,9 % des échantillons analysés contiennent des erreurs d'étiquetage d'après l'étude.

Les fraudes sur les étiquettes de poissons vendus en supermarchés, poissonneries et sur les marchés en Europe sont en baisse. C'est ce qu'affirme l'étude réalisée dans le cadre du projet européen Labelfish, qui vise à développer des techniques d'analyse normalisées pour contrôler la traçabilité génétique et l'étiquetage des produits de la mer.

Cette étude publiée le 1er décembre dernier dans le journal « Frontiers in Ecology and the Environment » a rassemblé les scientifiques de six pays européens, dont les chercheurs du centre Ifremer Atlantique de Nantes. Les échantillons de morue, thon, églefin, plie, sol, espadon, anchois, merlu et baudroie ont été étudiés. « Nous avons réalisé des tests génétiques sur des produits de la mer dans 19 villes européennes, notamment à Cardiff, Glasgow, Plymouth, Manchester, Dublin, Madrid, Marseille, Lisbonne et Hambourg », indique Véronique Verrez-Bagnis, co-auteure de l'étude et chercheur au sein de l'unité biotechnologies et ressources marines (BRM) au centre Ifremer Atlantique. « La vérification des espèces indiquées sur les étiquettes a été réalisée à partir de séquences d'ADN extraites de produits frais, surgelés ou en conserve. Sur les 1 563 échantillons analysés, seulement 77, soit 4,9% ont été mal étiquetés alors que les études réalisées cinq ans plus tôt mettaient en exergue un taux d'erreur de 40 %. Ces méthodes d'identification révèlent progressivement les insuffisances de la chaîne d'approvisionnement des produits de la mer », observe Stefano Mariani, professeur à l'université de Salfort et auteur principal de l'étude.

 

Seuls 2,7 % des poissons mal étiquetés en France

D'après les résultats, l'anchois, le merlu et le thon font partie des produits les plus mal étiquetés avec respectivement 15,5 %, 11,1 % et 6,8 % d'erreurs. Seulement 3,5 % des échantillons de cabillaud et 3 % de ceux d’églefin contenaient des erreurs. Les étiquettes des échantillons de lotte ou espadon se sont révélés exactes. Enfin, peu de différences ont été mises en exergue entre les conserves, produits frais ou congelés.

Sur l'ensemble des États-membres, l'Espagne détient le plus haut taux d'étiquetage incorrect (8,9%), suivie par le Portugal (6,7%). La France arrive quant à elle en sixième position (2,7%).

L'étude rappelle que cette tendance vers un meilleur étiquetage est liée à une législation transnationale et à une plus forte sensibilisation des consommateurs. En France notamment, l'Association nationale de défense des consommateurs et des usagers (CLCV) avait demandé en 2013 aux ministres en charge de l’alimentation, de la pêche et de la répression des fraudes de renforcer les contrôles dans le secteur de l’industrie du poisson suite à l'étude Fraud’Filets sur le secteur des poissons surgelés et pilotée par le syndicat du commerce des produits congelés et surgelés (SNCE), qui a mis en exergue l’importance croissante des fraudes sur les poissons et produits de la pêche.

« L'étude révèle que nous sommes sur le chemin d'une plus grande transparence, ce qui devrait aider à la gestion des stocks exploités dans le monde entier. En revanche, d'autres études sont nécessaires pour obtenir une compréhension complète de l'état actuel du commerce de poisson, en étudiant notamment les restaurants et les ventes aux enchères » , indique Stefano Mariani.

Ces résultats européens contrastent avec les Etats-Unis où, d'après les auteurs, les améliorations sont plus lentes dans ce domaine. Rappelons que l'étude commanditée par l'ONG Oceana publiée début novembre mettait en exergue un mauvais étiquetage des poissons dans les cantines et restaurants (lire article Web du lundi 9 novembre).

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