Qualité

Polémique sur la présence d’hormones dans les eaux en bouteille

20 avril 2009 - Anne-Katell Mousset

Selon une récente étude allemande de l'Université de l’Université Goethe de Francfort, l'activité œstrogénique d’eaux minérales conditionnées en PET serait deux fois plus élevée que celles embouteillées dans du verre.

 

 

 

 

 

 

 

 

Des taux d’hormones dans l’eau minérale en bouteille PET dignes de ceux retrouvés dans les eaux usées ! Les résultats publiés par deux toxicologues de l’Université Goethe de Francfort dans la revue « Environmental science and pollution » ont de quoi alerter les consommateurs. L’institut Allemand d’évaluation des risques (BfR) et le syndicat français des eaux de sources sont rapidement montés au créneau, contestant cette étude et ses conclusions.
Les conclusions de l’étude* des professeurs Martin Wagner et Jörg Oehlmann de l’Université Goethe de Francfort sont pour le moins alarmantes : sur la vingtaine d’eaux minérales testées, douze présentent une activité hormonale élevée. D’après les chercheurs, une partie de cette activité serait due à l’emballage plastique des bouteilles. Selon leurs résultats, l’activité œstrogénique d’eaux minérales embouteillées dans du PET (polyéthylène téréphtalate) serait deux fois plus élevée que celles embouteillées dans du verre. « Nous n’avons identifié que le haut de l’iceberg, les emballages plastique peuvent être une source majeure de contamination hormonale d’autres produits » indiquent-ils en conclusion de leur étude.

Des conclusions « irréalistes »

Alors que les chercheurs travaillent encore à évaluer la nature des hormones présentent en si grande quantité, plusieurs organismes contestent de façon virulente les résultats jugés « irréalistes » de l’étude. L’institut fédéral allemand d’évaluation des risques (BfR) a rapidement émis des doutes sur la validité de cette étude, notamment sur la méthodologie employée. Cette défiance vis-à-vis du protocole a été repris par le professeur Jean-François Narbonne, toxicologue à l’université de Bordeaux 1 et expert de l’Afssa. « Le test utilisé n’est pas adapté pour tester les eaux potables » assure-il dans un communiqué repris par le syndicat français des eaux de sources. L’étude « donne des chiffres en totale contradiction avec les données de la littérature », relève Jean-François Narbonne. Avant toute conclusion, le BfR demande donc une confirmation des résultats des tests, car « aucune substance pouvant produire des effets perturbateurs sur le système hormonal humain n’a été clairement identifiée dans les bouteilles en PET ». Les producteurs de PET ou de souffleuses eux non plus ne comprennent pas : « J’aimerais qu’on m’explique comment le PET peut former des hormones », note par exemple Luc Desoutter, responsable développement durable de Sidel. Il reste sceptique face à cette étude « qui ne compare même pas l’activité hormonale avant et après embouteillage »

 

* Wagner, M. & Oehlmann, J. (2009): Endocrine disruptors in bottled mineral water: total estrogenic burden and migration from plastic bottles, Environmental Science and Pollution Research

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