Qualité

Qui mène la fronde contre Lactalis ?

19 janvier 2018 - Marjolaine Cérou

37 nourrissons ont été contaminés par Salmonella Agona suite à la consommation de laits infantiles en poudre (marques Milumel et Picot). Dessin : Schwartz.

Une association, une pétition, une enquête ouverte par le parquet de Paris... Les actions se sont multipliées ces dernières semaines contre le numéro 1 mondial des produits laitiers dans le cadre de l’affaire des laits en poudre infantiles contaminés par Salmonella Agona.

La première plainte a été déposée dès le 18 décembre par l’un des parents d’enfants malades, Quentin Guillemain, pour « mise en danger de la vie d’autrui et non assistance à personne en danger». Ce dernier préside aujourd’hui l’association des familles de victimes du lait contaminé aux salmonelles (AFVLCS), qui plaide pour que la lumière soit faite sur cette affaire. Au sujet des premières explications fournies par Lactalis, il déclare dans la presse : « Ce ne sont pas des explications mais des excuses [que nous attendons]. On ne connaît toujours pas l’origine de la bactérie. Pourquoi on ne l’a découverte qu’en décembre ? Qu’a fait exactement l’entreprise pour s’en prémunir ? Nous posons ces questions depuis plusieurs semaines, en vain ». Une pétition a également été engagée, co-fondée par l’association et une mère de famille, dont l’un des nourrissons a contracté une salmonellose. Plus de 90 000 signatures ont été recueillies à ce jour.

A l’heure actuelle, plus d’une centaine de plaintes de familles contre Lactalis ont été recensées. L’association de consommateurs UFC Que choisir a également porté plainte contre le groupe mayennais.

Cinq sites perquisitionnés le 17 janvier

En parallèle, le pôle santé publique du Parquet de Paris a ouvert une enquête contre Lactalis le mardi 26 décembre pour « blessures involontaires, mise en danger de la vie d’autrui, tromperie aggravée et inexécution d’une procédure de retrait ou de rappel d’un produit ». Le mercredi 17 janvier, les enquêteurs ont débuté les perquisitions au siège social à Laval et à Craon (53), le site à l’arrêt depuis début décembre où ont été fabriqués les produits concernés par le rappel. Trois autres sites ont été concernés : Torcé (35), qui abrite les locaux de Lactalis Nutrition Santé et Lactalis Nutrition Diététique, Changé (53), et Choisy-le-Roi (94) au sein de Lactalis International Europe.

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