Qualité
Une méthode innovante pour déterminer la teneur en arsenic inorganique
L'Institut Technique du Danemark (DTU) a mis au point une nouvelle méthode qui permet pour la première fois d'analyser l'arsenic inorganique dans les matrices alimentaires. Majoritairement présent dans les eaux souterraines et les sols, ce contaminant chimique existe sous deux formes. Au contraire de l'arsenic organique, inoffensif pour la santé humaine, sa forme inorganique est cancérigène. Et une exposition prolongée peut conduire à des lésions de la peau, des cancers du poumon et de la vessie ainsi qu'à l'apparition de maladies cardiovasculaires d'après l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Le riz notamment est l'une des matrices les plus à risques car elle en absorbe plus que les autres cultures.
Jusqu'à présent, les méthodes utilisées permettaient de mesurer la teneur totale en arsenic ce qui conduisait à des approximations dans l'évaluation du risque. Le nouveau protocole cible la fraction inorganique. Pour ce faire, l'échantillon est traité avec de l'acide nitrique et une solution de peroxyde d'hydrogène dans un bain chaud. L'arsenic extrait est ensuite oxydé dans une solution. La forme inorganique est séparée d'autres composés grâce à une HPLC couplée à une spectrométrie de masse, ce qui va permettre de déterminer la fraction réellement présente dans l’échantillon. Testée par 15 laboratoires européens et américains, la nouvelle méthode fait suite à une demande de la Commission européenne au Comité européen de normalisation (CEN) de développer de nouvelles méthodes pour renforcer la sécurité sanitaire des produits alimentaires.
Pour rappel, le groupe Contam de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) a mis à jour en 2014 les teneurs maximales en arsenic inorganique dans les matrices alimentaires. Le Règlement (UE) 2015/1006 de la Commission européenne a revu à la baisse les teneurs maximales en acide inorganique dans les denrées alimentaires. Il fixe une fourchette pour la limite inférieure de l'intervalle de confiance de la dose de référence comprise entre 0,3 et 8 μg/kg de poids corporel par jour, au lieu de la dose hebdomadaire tolérable provisoire de 15 μg/kg de poids corporel, fixée par le comité mixte FAO/OMS d'experts des additifs alimentaire en 2009.
L'Efsa va continuer à collecter des données sur l'arsenic et les autres contaminants chimiques auprès des États-membres d'ici janvier 2018 (Règlement (UE) 2015/1006), ce qui permettra de réévaluer le risque.
A noter également que le Codex Alimentarius a également fixé courant 2015 une limite maximale admissible pour l'arsenic inorganique dans le riz.