Qualité
Vers une clarification des dates de péremption
L’application Too Good To Go a fait de la lutte contre le gaspillage alimentaire son credo. Sa pétition #changetadate, lancée à l’automne dernier et qui plaidait pour une clarification des dates de durabilité minimale, a récolté 66 000 signatures. A l’issue de sa table ronde organisée en octobre dernier (lire Novembre 2018, p.88), elle publie ce lundi 11 février le premier livre blanc sur les dates de péremption. « Les dates de péremption représentent à elles-seules 20 % du gaspillage alimentaire dans les foyers. A visée pédagogique, le livre blanc a pour objectif de lister des bonnes pratiques pour encadrer plus fermement les durées de vie», déclare Lucie Basch, fondatrice de Too Good To Go France. La proposition phare de la start-up : compléter la sémantique de la date de durabilité minimale (ex-DLUO suite à la publication du règlement Inco 1169/2011). La start-up recommande d’y ajouter à la sémantique « à consommer de préférence avant », la mention « mais aussi après ». L’objectif est de préciser au consommateur que le produit ne présente pas de risque sanitaire passé cette date pour ne pas confondre avec une date limite de consommation.
Des propositions déjà étudiées chez Carrefour et Coca-Cola pour les produits Appletiser (lire Novembre 2018, p.88). Depuis l’enseigne Monoprix a rejoint les rangs et s’est engagée pour ses produits à marque distributeur. D’autres partenaires seraient en pourparlers. Pour déployer cette proposition d’étiquetage à l’ensemble de la filière, Too Good To Go envisage de se rapprocher des interprofessions « pour travailler par groupe de produits phares ». « Un tel travail participerait à une meilleure compréhension et acceptation du public, tout en favorisant la diminution du gaspillage alimentaire », souligne l’application. Une autre proposition issue des réflexions de la table-ronde est d’assouplir les règles contractuelles entre fabricants et distributeurs. « La règles des « un tiers/deux tiers », qui consiste à ce que le fabricant détienne le produit pendant le premier tiers et le distributeur pendant les deux tiers suivants, induit un gaspillage alimentaire qui pourrait être évité si l’on permettait aux fabricants de revaloriser les produits de marque distributeur qui n’ont pas respecté les règles fixées contractuellement et doivent sortir du circuit de vente », indique Too Good To Go.
Outre une sensibilisation des consommateurs et du grand public, l’ambition de Too Good To Go est de soumettre le livre blanc aux différents ministères concernés. Rappelons que l’article de la loi Alimentation qui demandait un rapport sur les dates de péremption a été censuré par le Conseil constitutionnel.
Selon une étude menée par Wrap en 2015 (Reducing foodwaste by extending product life), en allongeant d’un jour supplémentaire la durée de vie des produits, le gaspillage alimentaire serait réduit de 0,3%, soit une réduction de 20% du gaspillage alimentaire du aux dates de péremption.
Le livre blanc de Too Good To Go est téléchargeable ici.