Qualité
Viande : les contaminants chimiques sous surveillance
Comment optimiser la surveillance des contaminants chimiques de l’environnement présents dans les viandes ? C’est la question qui a été posée lors d’une table-ronde à l’occasion de la journée de restitution du projet Someat (Safety of Organic Meat) dont l’objectif était de comparer la teneur en contaminants chimiques de l’environnement dans les viandes bio et conventionnelles pour trois espèces (bovins, porcs et volailles).
Si les résultats ont montré que les contaminants chimiques détectés (polluants organiques persistants, éléments traces, mycotoxines, résidus d’antibiotiques, etc.) sont en-deçà des valeurs réglementaires, des différences significatives ont toutefois été observées, en fonction des espèces et des modes de production.
Un sujet de vigilance pour ces filières. "Les contaminants chimiques étaient à peine évoqués dans les premiers guides de bonnes pratiques, la donne a changé aujourd’hui. Ces substances sont à présent clairement identifiées dans l’analyse des dangers", affirme Thierry Grégori, directeur des affaires scientifiques et techniques au sein de la FICT (Fédération française des Industriels Charcutiers, Traiteurs, Transformateurs de viandes).
A l’heure actuelle, les contaminants chimiques sont surveillés par la Direction générale de l’alimentation via des plans d’analyses. Un Bulletin annuel est publié chaque année sur le site du Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forêt. La récente publication du règlement UE n°2017/625 relatif aux contrôles officiels, et destinée à remplacer à moyen terme les règlements CE n°854/2004 et CE n°882/2004, devrait apporter des changements pour les antibiotiques notamment. "L’idéal serait d’utiliser des systèmes de cartes de contrôle pour améliorer la surveillance. On pourrait ensuite mieux valoriser ces données plutôt que sous la forme d’un bilan annuel. Cela permettrait d’avoir des résultats dynamiques plus facilement valorisables à l’export notamment", soulève Elisabeth Descamps, experte pour l’exportation des produits animaux au sein de FranceAgriMer.
Toujours est-il que les contaminants chimiques sont dans le viseur des pouvoirs publics. A l’automne dernier, neuf substances (dont des polluants organiques persistants, éléments traces et métaux) ont été jugées préoccupantes par l’Anses suite à la publication de l’étude l'alimentation totale (EAT) sur les enfants de moins de trois ans.
"Mettre en évidence leur impact sur l’organisme est complexe, car, au contraire des microorganismes qui ont un effet direct, il y a un effet d’accumulation sur le long terme avec les contaminants chimiques. Il est donc plus difficile de remonter à l’aliment", commente Thierry Grégori.
Retrouvez le détail des résultats du projet ANR Someat pour les différents types de contaminants chimiques et pour chaque espèce dans notre numéro de mai 2017 (p.96).