Est-ce donc le dernier recours qu’auraient trouvé Casino et/ou Carrefour pour faire remonter leurs cours de bourse ? On en arrive à se poser la question tant le jeu de dupes entre les deux groupes paraît surréaliste. Alors que la direction générale du groupe Casino a annoncé par voie de communiqué aujourd’hui avoir été sollicitée depuis quelques jours par Carrefour en vue d’une tentative de rapprochement, le groupe Carrefour a rétorqué dans la foulée par un démenti formel.

«Les difficultés auxquelles sont confrontés le groupe Casino et son actionnaire de contrôle ne peuvent justifier des communications intempestives, trompeuses, et dénuées de tout fondement. Carrefour dément avoir sollicité Casino et s’étonne que l’on ait soumis au conseil d’administration de Casino une proposition de rapprochement qui n’existe pas », a indiqué le groupe qui confirme se concentrer sur son plan de transformation 2022.

Quelques heures auparavant, le groupe dirigé par Jean-Charles Naouri avait pourtant affirmé avoir réuni son conseil d’administration le dimanche 23 septembre pour étudier la proposition (virtuelle?) de Carrefour. Et que ce même conseil aurait décidé de ne pas donner suite et de réitérer sa confiance dans la stratégie créatrice de valeur de Casino.

Histoire de convaincre davantage, Carrefour annonce « examiner les voies de droit [qui sont] à sa disposition pour faire cesser ces insinuations inacceptables. » N’oublions pas, pour autant, que le rapprochement de Carrefour et de Casino – aussi mal embarqué semble-t-il être - en ferait le second groupe de distribution au monde. Une position qui pourrait, peut-être, lui permettre de peser face aux vélléités des géants du numérique, Amazon en tête, de faire irruption sur le marché français de la distribution. Cet épisode démontre - s'il en était besoin - l'état de fébrilité qui règne dans les états-majors des distributeurs français.