Charcuteries : la taxe nitrites retoquée
Le gouvernement s'est opposé à une taxe supplémentaire, qui-plus-est non justifiée sur le plan scientifique.
Dans le cadre du projet de loi de financement de la Sécurité sociale, la commission des Affaires sociales avaient adopté en commission le 15 octobre un amendement du député Modem Richard Ramos visant à instaurer une taxe sur les charcuteries contenant des sels nitrités (0,10 c€/kg).
Le gouvernement n’a pas donné son aval. Résultat, l’amendement a été retoqué jeudi soir dernier (44 voix contre, 32 pour). S’appuyant sur l’évaluation de l’Autorité européenne de sécurité des aliments réalisée en 2017, la ministre de la Santé Agnès Buzyn a rappelé que pour l’heure aucun lien scientifique entre nitrites et cancer n’était établi, aux doses utilisées dans l’alimentation. Dans un contexte de limitation de la fiscalité post-Gilets jaunes, elle a également manifesté son opposition face à une taxe dont l’effet sur le comportement des consommateurs « serait imperceptible ».
La semaine précédant le vote, la FICT, qui représente les 310 établissements charcutiers du territoire, avait dénoncé la mesure proposée par le député Richard Ramos, rappelant que 75 % des nitrates et nitrites ingérés par les Français proviennent des végétaux et des eaux de boisson. La FICT avait souligné que les entreprises françaises sont les seules en Europe à s’être imposées une dose maximale utilisation de 120 mg de nitrites par kilogramme de produits à base de viandes, alors que la réglementation appliquée dans l’Union européenne fixe une dose maximale de 150 mg/kg.