Consommation : la sensibilité au prix augmente
Pour le compte du Sial, l’Institut TNS Sofres a réalisé deux études en 2012 et 2014 sur les comportements de consommation dans le monde, sur la base d’échantillons représentatifs de 1000 individus de plus de 18 ans. En France, les interviews ont été réalisées online en juin 2012 et avril 2014. L’étude confirme les attentes de fond des consommateurs français en termes de naturalité et de simplicité de l’offre. Mais un de ses enseignements majeurs est de mettre en exergue l’effet de la crise . « On observe une prépondérance du prix comme principal critère de choix lors des courses alimentaires », souligne Pascale Grelot Girard, directrice Innovation et compréhension des consommateurs chez TNS Sofres.
Les Français vivent donc leur budget de manière de plus en plus contrainte, avec une forte notion d’arbitrage sur l’alimentation, et une attention grandissante à l’égard du prix et des promotions. 47 % perçoivent une augmentation de leur budget courses alimentaires au cours des 12 derniers mois, « alors même que l’inflation sur les produits alimentaires est quasi-nulle sur un an » », précise-t-elle.
Sur les 14 critères d’achat proposés, le prix écrase tous les autres critères, 77 % le citent contre seulement 47 % pour le critère « date de péremption », 43 % pour le critère « qualités gustatives » et 28 % pour le critère « marque ».
Pour optimiser leur budget consacré aux courses alimentaires, la moitié des consommateurs disent renoncer plus souvent à acheter certains produits alimentaires car ils coûtent trop chers.
Dans la même optique, 49 % des Français interrogés déclarent regarder plus souvent les prix des promotions et 48 % comparent davantage les prix des produits entre les marques qu’auparavant.
Autre effet crise : 37 % déclarent cuisiner davantage et 33 % cuisiner les restes, afin d'éviter au maximum le gâchis.
En corollaire, seulement 63 % considèrent que les produits alimentaires en France permettent de manger à prix abordable.
Pour des raisons économiques, mais aussi du fait de la volonté de se réapproprier leur alimentation, 35 % déclarent produire eux-mêmes certains produits alimentaires (hors herbes aromatiques), pour la consommation de leur foyer, dont 40 % qui ne le faisaient pas il y a deux ans. En tête des auto-productions : légumes, fruits et salades.
« Les Français ont toujours des attentes élevées sur les petits plaisirs, la naturalité, la simplicité, l’ origine et pour des produits bons pour la santé », rappelle Pascale Grelot Girard. Un tableau impacté là aussi par la crise :
- 78 % des personnes interrogées affirment s’offrir quelquefois des produits alimentaires considérés comme des "petits luxes". Un score en baisse de 5 points par rapport à 2012.
- 62 % sont, pour certaines occasions, prêts à payer plus cher pour des produits alimentaires qui apportent un plus. Là aussi en baisse par rapport à 2012 (-8 points).