Covid-19 : Comment la Brasserie de Bretagne a fait face

23 mars 2020 - Pierre Christen

Le témoignage de Marc-Olivier Bernard, p-dg de la Brasserie de Bretagne (ex-Britt).

« Chaque jour est un jour nouveau. La situation évolue très vite. Déjà nos ventes ont été impactées assez fortement par la fermeture des cafés, hôtels et restaurants. C’est un tiers du chiffre d’affaires qui s’est envolé du jour au lendemain. Et en grande distribution, même s’il y a eu beaucoup de monde en magasins, les achats se sont portés sur les pâtes et les conserves, mais pas les bières. On s’attend là aussi à un recul que l’on espère temporaire », commente Marc-Olivier Bernard, p-dg de la Brasserie de Bretagne (ex-Britt). Voilà pour le premier impact économique sur l’entreprise bretonne. Mais son souci premier a été de protéger ses salariés. « En particulier ceux qui ont des enfants à garder ou des pathologies à risque dans la famille. Il ne fallait surtout pas les exposer au risque Covid-19 », précise le dirigeant. La palette des possibilités a été mise en place : arrêts maladies, télétravail et pour quelques-uns, chômage partiel. Au total, et en tenant compte de la baisse d’activité, la brasserie a réduit son effectif de moitié. « Ce qui a été important c’est de le faire en toute transparence et dans une approche de dialogue », souligne le dirigeant.

Le chantier à l'arrêt

L’entreprise a été encore plus directement impactée sur son chantier de construction de nouvelle usine à Concarneau (29), arrêté du jour au lendemain. « Nous étions dans la période charnière. Nous devions arrêter Tregunc le 20 mars et lancer la nouvelle brasserie le 23 mars… », indique-t-il. La production a donc été prolongée sur l’ancien site. « Nous ne déménagerons pas tant que nous serons dans la pandémie. Pas question de faire prendre le moindre risque aux salariés ».

D’une certaine façon, l’entreprise bretonne a subi les injonctions contradictoires du gouvernement vis-à-vis du secteur de la construction. « Avec nos salariés, nous avons pu gérer la crise dans le dialogue. Cela s’est avéré plus difficile avec les partenaires extérieurs. Même si le retrait des salariés est bien compréhensible, vu la situation cela aurait mérité que l’on se parle », pointe-t-il.  La brasserie travaille à la possibilité de poursuivre le chantier. « Il y a des solutions, car nous sommes en fin de chantier. Il reste à installer la salle de brassage et de la ligne de conditionnement. Nous pouvons aménager les plannings par demi-journée par exemple, et mettre en place les mesures de protection pour des conditions sanitaires optimales », souligne-t-il. Le gouvernement, qui exhorte le bâtiment à reprendre le travail, pourrait l’y aider.

S’il est bien sûr trop tôt pour dresser un bilan, le dirigeant constate déjà que le dialogue dans l’entreprise a été très important. « Nous nous sommes posés beaucoup de questions ; cela nous a rapprochés. Et nous avons montré aux distributeurs notre engagement fort avec eux », conclut-il.

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